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Espagne : chez Mercedes, les travailleurs imposent la fermeture
L’usine Mercedes de Vitoria-Gasteiz, au Pays basque, l’un des épicentres en Espagne de l’épidémie de coronavirus, emploie 5 000 personnes. Elle est à l’arrêt depuis lundi 16 mars.
Le comité d’entreprise (les élus du personnel) avait dénoncé tout au long de la semaine précédente l’impossible respect des mesures de sécurité destinées à éviter la propagation du coronavirus. Dans les vestiaires et dans les transports, la promiscuité habituelle continuait à régner. Un ouvrier avait pourtant déjà été testé positif et 23 autres mis en quarantaine.
Mais la direction du groupe, parfaitement en sécurité dans des bureaux bien isolés, ne voulait rien savoir. Les machines devaient tourner, il était apparemment urgent de maintenir la production d’utilitaires Vito, ou plutôt de poursuivre l’accumulation des profits, et cela quoi qu’il en coûte – comme toujours – à la santé des ouvriers. C’était sans compter sur la réaction des travailleurs eux-mêmes. Car lundi, dans l’équipe de matinée, des délégués et des travailleurs, au cri de « Fermeture, maintenant ! », ont pris l’initiative de débrayer et de bloquer les chaînes : à 14 heures, la direction cédait.
Outre Mercedes, à Michelin (Vitoria-Gasteiz), CAF (Irun), Volkswagen (Pampelune) et dans d’autres usines encore, c’est bien la pression des travailleurs qui a provoqué ou accéléré l’arrêt des lignes. C’est par leur action collective qu’ils ont pu imposer la protection de leur santé. Et alors que des plans de licenciements se préparent et que les plans de chômage partiel se comptent déjà par centaines en Espagne, il leur faudra en faire de même pour imposer la garantie de leurs emplois et de leurs salaires.