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Leur société
Coronavirus : les armes de la guerre sanitaire
Quelle que soit l’émission qu’on regarde ou le journal qu’on ouvre, médecins, virologues et épidémiologistes livrent leurs explications et mises en garde contre le nouveau coronavirus.
La défiance est telle envers les politiques qui prennent leurs décisions en s’appuyant sur ces explications qu’une partie importante de la population doute de la gravité de la situation et de l’importance des mesures sanitaires requises pour lutter contre l’épidémie. Ce n’est pas le moindre effet du mépris des gouvernants envers les exploités.
Quatre mois après les premiers cas en Chine, les connaissances progressent. L’épidémie aussi progresse, qui se transforme en véritable pandémie due à un virus jusqu’alors inconnu et pour lequel la population ne possède donc aucune immunité.
Ce nouveau virus est particulièrement contagieux, deux à trois fois plus que celui de la grippe. Quand il infecte un organisme, il s’accroche aux cellules de l’appareil respiratoire – le nez, la gorge, les poumons –, les pénètre et s’y reproduit. La personne atteinte propulse alors dans ses postillons quantité de virus prêts à s’accrocher sur d’autres individus, à les infecter. Ainsi l’épidémie s’emballe.
Il apparaît que certaines des personnes infectées ne s’en rendent même pas compte, ne présentent aucun symptôme ; elles n’en fabriquent pas moins des virus qu’elles transmettent aux individus qu’elles croisent. Parmi ceux qui présentent des symptômes, c’est-à-dire qui sont malades, la majorité, environ 80 %, va mieux au bout de quelques jours sans même qu’un médecin ait à intervenir. Par contre, dans 15 % des cas, l’attaque pulmonaire est telle qu’elle nécessite une hospitalisation. Dans 5 % des cas les poumons ne parviennent plus à remplir leur rôle, d’où la nécessité de placer ces malades sous respirateur. Près de 2 % des personnes malades en meurent, ce qui fait de ce coronavirus un virus dix fois plus létal que celui de la grippe.
À lui seul, ce chiffre récuse l’idée selon laquelle l’épidémie actuelle serait une « simple grippette ». Mais surtout la gravité du coronavirus réside en ce qu’il est nouveau. La population humaine ne l’a jamais rencontré, elle est complètement vierge à son égard sur le plan immunitaire. Tous les corps peuvent être infectés, aucun ne dispose de défenses spécifiques contre lui. Il faudra qu’un bon tiers de la population ait été infectée et ait donc développé des défenses immunitaires spécifiques pour qu’une partie des attaques du virus soient repoussées par les corps immunisés et que donc l’épidémie régresse.
En attendant, il est indispensable de freiner la dispersion du virus. Il faut bien sûr se laver les mains qui sont en permanence contaminées par la salive, les sécrétions nasales et par toutes les surfaces pouvant être touchées par d’autres, se tenir à distance des projections de postillons, des rassemblements dans des espaces confinés.
En l’absence de traitements et de vaccin, ce sont les seules mesures susceptibles de freiner l’épidémie, les seules armes de la guerre sanitaire contre le coronavirus.
C’est pourquoi aussi il est totalement irresponsable de laisser tourner des entreprises dont les productions ne sont pas indispensables à la vie de toute la société, totalement criminel de laisser des travailleurs se contaminer et disperser le virus.