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Hôpitaux : nouvelle journée de grève le 14 février
Jeudi 23 janvier a eu lieu une assemblée générale du CIH (collectif interhôpitaux) à la faculté de médecine de la Pitié-Salpêtrière. 74 personnes étaient présentes, dont une majorité de médecins venant de différents hôpitaux, dont la Pitié, Trousseau, Rothschild, Charles-Foix, Saint-Antoine. Une nouvelle journée d’action a été annoncée pour le 14 février.
La discussion a porté sur le bilan de la grève du codage des actes médicaux. Certains la continuent ; d’autres l’ont arrêtée, suite aux pressions de leur direction, telles que des menaces et du chantage sur les effectifs ou sur la baisse des financements de traitements coûteux. La direction de l’Assistance publique de Paris a aussi tenté de culpabiliser les médecins, en chiffrant à 300 millions le manque à gagner et en les accusant d’une plus grande perte de recettes s’ils continuent leurs actions. Beaucoup de praticiens découvrent que, lorsque l’on entame un mouvement de contestation, cela entraîne des réactions de l’administration, et qu’il faut tenir collectivement.
Beaucoup ont remarqué aussi que c’était la preuve que cette action de grève du codage gênait le ministère et qu’il fallait continuer.
Puis a été abordée l’entrevue avec la ministre de la Santé. Les médecins présents en sont ressortis très amers, car Agnès Buzyn leur a dit en tout et pour tout que les revendications avaient été prises en compte et qu’elle y avait déjà répondu.
Le débat a porté aussi sur les nouvelles organisations des hôpitaux en DMU (départements médicaux universitaires), qui regroupent des spécialités au-delà de chaque hôpital. Cela fait suite à l’organisation des hôpitaux en pôles, il y a quelques années. Comme l’a redit une médecin, les pôles avaient servi à mutualiser les moyens, ce qui avait fait éclater les équipes et avait permis de faire des économies. Les DMU ont la même fonction. Elle précisait qu’il fallait continuer le mouvement, car on ne pouvait plus reculer : dans son service de réanimation par exemple, il manque 50 % de l’effectif d’infirmières.
La démission des chefs de service des nombreuses fonctions administratives auxquels ils participent a été discutée, pour les soutenir dans leur démarche. L’un a proposé que les démissionnaires fassent des réunions dans leur service avec le personnel pour leur en faire part. La tribune a proposé aussi de faire un recensement des fermetures de lits et des problèmes d’effectifs à travers un site, pour montrer que rien n’est réglé.
La nouvelle journée de grève et de manifestation décidée pour le 14 février dans les hôpitaux devra être préparée, pour diminuer l’activité partout et ne s’occuper ce jour-là que des urgences.
Le mouvement de contestation continue donc. Le CIH n’a cependant pas appelé aux manifestations contre la réforme des retraites, estimant qu’il n’avait pas de mandat sur ce sujet et qu’il n’avait de légitimé que concernant les hôpitaux. Cette position a été contestée par certains participants à l’assemblée générale, car bien évidemment les deux questions sont liées.
Les attaques du gouvernement servent à récupérer par tous les moyens et dans tous les secteurs des milliards pour les déverser aux grands groupes capitalistes. Alors, tous ceux qui veulent contester ces choix ont raison et doivent le faire ensemble. La grève du 14 février doit être de nouveau une réussite.