Nantes

Les cheminots nantais grévistes ont le moral. Ils étaient près de 400 en manifestation mardi 17 décembre avec des pancartes, des chants, des sifflets et des tambours, et encore nombreux dans les rues jeudi 19 à la manifestation interprofessionnelle avec la banderole « Sous notre sapin, pas de retraite à points ».

L’après-midi, ils sont allés à une dizaine donner leur sang à la collecte organisée par l’Établissement français du sang afin de montrer leur solidarité avec cette cause.

Ils ne font pas de trêve pour la période des vacances et ont prévu des assemblées générales les lundis et jeudis. Ils sont plusieurs dizaines à se réunir et continuent à s’adresser aux usagers et aux autres travailleurs en prévoyant des actions tous les jours : lundi diffusion de tracts au marché de Noël pour appeler au rassemblement de jeudi ; mardi, arbre de Noël devant la gare ; vendredi diffusion sur le marché de Clisson, à une trentaine de kilomètres au sud de Nantes.

Les grévistes nantais sont partis pour durer et le mouvement n’est pas prêt de s’arrêter.

Strasbourg

Lundi 23 décembre, l’assemblée générale strasbourgeoise des grévistes rassemblait 31 cheminots. En cette période de fête, la grève est un peu moins suivie, mais les présents s’y attendaient et pouvaient de toute manière se féliciter du fait qu’elle tienne. Ils étaient heureux de se retrouver et de discuter ensemble de leur mouvement.

La veille, des grévistes s’étaient adressés aux cheminots venus en famille au Zénith de Strasbourg pour la fête de Noël organisée par la SNCF, et y avaient reçu bon accueil. Dans l’après-midi une diffusion de tracts était prévue devant un hôpital. L’AG a reconduit à l’unanimité la grève jusqu’au vendredi 27 (le 26 décembre est férié en Alsace) où se tiendra une nouvelle assemblée. Un rassemblement devant la gare a également été voté pour samedi 28.

Devant la nécessité de tenir, plusieurs grévistes ont mis en avant la question de la caisse de grève et de sa gestion. L’AG a décidé la création d’une caisse de grève gérée par le comité de grève, qui devra faire un point financier à chaque AG.

En cette période de fêtes et de vacances, il est plus compliqué pour d’autres secteurs de se mettre en grève. Les cheminots présents étaient donc bien conscients de l’importance de poursuivre leur grève, notamment en vue de la reprise du mouvement à la rentrée.

Lyon

Après le succès de la journée du 17 décembre puis la déclaration creuse du Premier ministre, après les rencontres avec les directions syndicales, le sentiment de la majorité des grévistes est que le bras de fer engagé sera long. Cela n’entame pas leur détermination, mais cela a provoqué de nombreuses discussions sur les moyens de maintenir la mobilisation malgré le tunnel des fêtes de fin d’année, période où dans le pays de très nombreux travailleurs, qu’il faudrait réussir à entraîner, sont en congé.

Les petits groupes qui sont allés s’adresser directement à d’autres travailleurs, à la porte des dépôts de bus du réseau des TCL, sur des marchés, et plus encore devant la gare de la Part-Dieu, le premier jour des départs en vacances, ont pu vérifier le réel soutien dont bénéficie la grève.

Si la date du 9 janvier, fixée par l’intersyndicale comme nouvelle journée interprofessionnelle paraît forcément loin, les grévistes, tout comme d’ailleurs les militants syndicaux qui animent le mouvement, ont programmé des actions entre-temps pour rester mobilisés. Ainsi lundi 23 décembre, un déjeuner géant a regroupé 300 grévistes devant l’Hôtel de ville de Lyon, dans une ambiance combative malgré la pluie.

Achères

La grève contre la réforme des retraites se poursuit à Achères. Les assemblées générales, qui se tiennent au dépôt et rassemblent des travailleurs du matériel, de l’équipement ou des conducteurs, ont continué à se tenir tous les jours, toujours vivantes et parfois en chansons.

Le 17, 40 grévistes sont partis en bus rejoindre la manifestation parisienne, autour du comité de grève et de la banderole qu’ils avaient réalisée. La fin de la semaine a été marquée par une distribution de tracts aux usagers et un don du sang collectif. En effet, depuis le début du mois de décembre, les dons du sang sont trop faibles par rapport aux besoins et l’Établissement français du sang appelle les donneurs à se mobiliser. Dans la presse, on a pu lire que c’est un dommage collatéral de la mobilisation contre la réforme des retraites. Le gouvernement pourrait débloquer des fonds pour pallier cette situation, mais rien n’est fait.

Les cheminots grévistes d’Achères ont été touchés par l’appel à la solidarité et ils sont allés ensemble donner leur sang vendredi 19 décembre. À l’inverse du monde des ministres et de leurs soutiens, la solidarité n’est pas un vain mot pour les grévistes. Et la grève, c’est du sang neuf pour la société !

Ateliers TGV de Villeneuve-Saint-Georges

La dernière semaine de grève avant la fermeture des ateliers de Villeneuve-Saint-Georges pour les fêtes était prometteuse pour la suite du mouvement. Pour la première fois, le 17 décembre a été l’occasion de faire un piquet commun avec l’atelier de Conflans qui fait partie du même établissement (TSEE), mais qui est situé à Paris.

Réunissant près de 60 grévistes, l’AG a donné le moral, tout comme la manifestation qui a réuni une bonne soixantaine de cheminots derrière la banderole commune, artistiquement confectionnée la veille.

Mercredi 18 décembre, trois grévistes ont diffusé des tracts aux portes de Philips. Dans cette usine, qui comprend 140 ouvriers, les diffuseurs étaient heureux d’apprendre que 30 % des travailleurs étaient en grève le 5 décembre.

Ce qui a le plus marqué la semaine est sans doute le piquet commun réalisé au dépôt de bus de Créteil-Pompadour et la participation de quelques machinistes de la RATP à l’AG de Villeneuve qui a permis de partager les expériences et les impressions des uns et des autres.

Dans la foulée de la manifestation commune du 17, des rendez-vous sont donnés aux ateliers de Conflans pour tenir pendant toute la semaine de fermeture de Villeneuve. Lundi 23 décembre, les grévistes se sont rendus ensuite à l’AG de Gare de Lyon, particulièrement réussie, avec plusieurs centaines de cheminots et agents RATP venus de la Maison de la RATP voisine. Parmi ceux qui ont pris la parole, Nathalie Arthaud a apporté son soutien au grévistes en tant qu'enseignante elle-même en grève contre la réforme des retraites.