Travailleurs de la mer : dockers et marins en grève18/12/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/12/2681.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

dans le mouvement

Travailleurs de la mer : dockers et marins en grève

Alors que les travailleurs des ports et docks en étaient le 17 décembre à leur quatrième journée de grève depuis le début du mois, les marins au commerce et à la pêche entraient à leur tour dans la lutte, jusqu’au 19 décembre pour le moment.

C’est en effet ce jour-là que les représentants syndicaux étaient conviés, de longue date, à une réunion… avec Delevoye. Car c’est sous l’égide de ce dernier que se déroulent depuis des mois de prétendues négociations. L’objectif de sa réforme est de faire rentrer progressivement le régime spécial des 37 000 marins dans le régime universel en projet. Cela menace directement le montant de leurs retraites et leur droit de partir à 55 ans, après 37,5 ans de cotisations.

Ce droit est pourtant chèrement payé. On comprend bien qu’un marin est, en mer, 24 heures sur 24 à la disposition de son employeur et on sait que c’est un des métiers les plus dangereux. Mais, de plus, le Code des transports qui régit la vie à bord est bien loin du Code du travail, même dans la version expurgée successivement par Hollande et Macron. En mer, on peut travailler jusqu’à 14 heures par jour, et même 16 en activité de pêche, et par semaine respectivement 84 et 96 heures. Le repos hebdomadaire peut être repoussé de six mois, le travail de nuit est une notion qui n’existe pas. Et comment mesurer la pénibilité d’un travail consistant, par exemple, à étriper des poissons douze heures durant dans une glacière ballottée par les vagues ?

Ce mouvement conjoint des travailleurs des ports et de ceux des navires, dans le cadre d’un mouvement général du monde du travail, en inquiète plus d’un. La compagnie MSC, deuxième armateur mondial pour les conteneurs, a annoncé qu’à partir du 17 décembre ses navires ne feront plus escale en France, désorganisant ainsi ses affaires et celles de ses clients. Le patronat des ports craint, dit-il, de connaître à nouveau les pertes subies lors du mouvement précédent.

Si le patronat commence à se sentir frappé au portefeuille par la grève, c’est un signe encourageant.

Partager