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Grève de Noël : le chantage gouvernemental
Les bobards gouvernementaux contre le mouvement de grève se dégonflent les uns après les autres.
Il y a beau temps que les travailleurs ont compris que la compassion de Macron et Philippe pour les femmes et les précaires aux retraites misérables étaient de la comédie, que les prétendus privilèges des cheminots n’existaient pas et que seul le grand patronat était gagnant dans cette réforme. La façon dont quelques dizaines d’enseignants de la région de Nancy ont répondu en direct à Philippe et Blanquer montre que les mensonges gouvernementaux sur les bienfaits de la retraite par points ne passent pas.
Mais, comme la grande masse du monde du travail n’est pas pour l’instant en grève, il reste au gouvernement à tenter d’isoler ceux qui y sont. C’est le but des multiples déclarations, reportages, interviews de voyageurs qui galèrent dans les transports en commun, particulièrement là où ils sont le plus indispensables, en Île-de-France. On a ainsi pu voir et revoir des images de voyageurs se bousculant. Pourtant les commentaires journalistiques ou ministériels étaient en général beaucoup plus dramatiques que ceux des premiers concernés. Une voyageuse, par exemple, après avoir décrit sa lassitude, concluait en disant : « Pendant ce temps-là le gouvernement est au chaud et ne fait rien ».
Mieux encore, dans des transports bondés, les voyageurs qui soutiennent à haute voix les grévistes sont plus nombreux que ceux qui les critiquent. Non seulement les équipes de grévistes sont bien accueillies sur les marchés, mais elles le sont aussi par des automobilistes pris dans les embouteillages et même par des travailleurs qui patientent à un arrêt de bus.
Le gouvernement, soutenu immédiatement par le chœur médiatique mais aussi rejoint par Marine Le Pen et Laurent Berger, a alors tenté de mettre le petit Jésus de son côté : les monstrueux jusqu’au-boutistes de la grève n’allaient tout de même pas perturber la semaine de paix, de grâce et de rubans dorés entre Noël et le Jour de l’An. Bien des grévistes ont aussitôt répondu que le vrai cadeau que le monde du travail attendait, c’était le retrait de la réforme.
Même les instituts de sondage affirment que le soutien à la grève est majoritaire dans l’opinion, et a tendance à augmenter. Lorsqu’ils affinent leurs chiffres, les sondeurs montrent que, plus on s’adresse aux couches populaires, et donc à ceux qui sont en galère dans les transports, plus le soutien aux grévistes et le rejet de la réforme sont majoritaires.
La campagne éhontée de mensonges et de calomnies gouvernementales a bien du mal à faire effet. Ceux qui combattent par la grève la réforme des retraites remportent la bataille de l’opinion comme disent les journalistes. Pour remporter la bataille des retraites, cela doit encourager tous les travailleurs à entrer en lutte.