Enseignants : la poudre aux yeux de Blanquer-Philippe18/12/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/12/P12_2019_12_12_Manif_Retraites_Paris_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

dans le mouvement

Enseignants : la poudre aux yeux de Blanquer-Philippe

Depuis le 5 décembre, le gouvernement voudrait convaincre les enseignants qu’ils n’ont pas de raison de se mobiliser contre la réforme des retraites.

Illustration - la poudre aux yeux de Blanquer-Philippe

Le ministre des Comptes publics Darmanin, le ministre de l’Éducation nationale Blanquer et le Premier ministre Édouard Philippe ont multiplié les interventions publiques pour marteler leur message : les pensions de retraite des enseignants ne baisseront pas car leurs rémunérations seront revalorisées progressivement entre 2021 et… 2037 !

Revalorisées de combien, et sous quelle forme ? Même les syndicats enseignants les plus pressés de négocier ont bien dû admettre, après avoir été reçus par Blanquer le 13 décembre, que les propositions du gouvernement sont fumeuses et ils n’ont pu faire autrement que d’appeler à faire grève et à manifester le 17 décembre.

Parmi les enseignants, personne n’est dupe. « Jean-Michel Blanquer, retraite et salaire, on n’a pas confiance en toi ! », est clamé dans les cortèges depuis le 5 décembre. Quand Darmanin a évoqué l’idée de débloquer 100 à 200 millions d’euros par an pour les rémunérations des enseignants, les réactions ont été indignées, chacun calculant que cela reviendrait à une vingtaine d’euros supplémentaires par personne, et donc bien moins que ce qui serait nécessaire pour que les retraites ne soient pas amputées de plusieurs centaines d’euros.

Lorsque Philippe et Blanquer ont rencontré une centaine d’enseignants dans le gymnase d’un lycée de Nancy le soir du 13 décembre, ils ont été sifflés lorsqu’ils ont admis que cette revalorisation se ferait sous forme d’augmentations de primes et non sous celle d’augmentations de salaire. Ce soir-là, une enseignante a été très applaudie lorsqu’elle a lancé au Premier ministre : « Vous ne nous écoutez pas parce que vous pensez que nous avons des choses intéressantes à vous dire… Vous nous écoutez parce que nous sommes dans la rue, et que vous avez peur de la rue ! »

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