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Hôpitaux : appel à la mobilisation
Jeudi 10 octobre, une assemblée générale à l’appel du collectif inter-hôpitaux et inter-urgences a réuni environ 450 hospitaliers à la faculté de médecine de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Les syndicats étaient invités.
Cela fait bien longtemps que l’on n’avait pas vu un tel rassemblement d’hospitaliers inter-catégories avec les mêmes objectifs. En effet pour la première fois des médecins, des chefs de service, des internes, des cadres de santé ont rejoint le mouvement des soignants infirmiers et aides-soignants des Urgences démarré il y a six mois.
Les revendications restent les mêmes : un plan d’urgence pour sauver l’hôpital public avec un financement à la hauteur des besoins de la population, l’augmentation immédiate de 300 euros net mensuels de tous les salaires, l’arrêt des fermetures de lits, l’ouverture de lits avec les moyens matériels et humains et l’arrêt de la tarification à l’activité.
D’après les chiffres de Martin Hirsch, directeur de l’AP-HP, (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), 900 lits sur 20 000 sont fermés et 400 postes d’infirmiers sont vacants. Et il a le culot d’en attribuer les raisons à la difficulté de recruter et de fidéliser. Il y a une telle pénurie de personnel que, par exemple à l’hôpital de Purpan à Toulouse, les Urgences somatiques et des services de traumatologie ont dû fermer jeudi 3 octobre. Selon un infirmier gréviste, « c’est irréel d’en arriver à fermer ce qui est infermable ». Le personnel est mobilisé pour réclamer 40 embauches. La colère gagne d’autres hôpitaux de la ville, le privé se joignant au mouvement.
Au-delà de Toulouse, des centaines de lits sont fermés, faute de personnel. Tous les jours désormais un mouvement de grève affecte un ou plusieurs services d’un hôpital. Il en est de même dans des hôpitaux psychiatriques, où le personnel se mobilise.
Le mouvement ne désarme donc pas, mais le gouvernement se contente de lâcher des miettes ici ou là. La ministre de la Santé a annoncé dernièrement que le budget pour l’hôpital public serait au maximum en hausse de 2,1 %, alors que l’évolution naturelle des charges en soins est supérieure à 4 %. Son plan de 750 millions d’euros en faveur des Urgences, décliné en septembre, a été jugé dérisoire par les hospitaliers en colère, d’autant qu’il était prévu de le financer en prenant sur d’autres budgets de la Santé.
Le gouvernement n’a donc pas réussi à éteindre le mécontentement et son attitude contribue plutôt à l’alimenter. Maintenant les salariés se rendent compte de la nécessité de développer le rapport de force à l’échelle de tous les hôpitaux et de tout le personnel. L’assemblée générale du 10 octobre a appelé l’ensemble du personnel de tous les hôpitaux à une manifestation jeudi 14 novembre à Paris.