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- Lutte ouvrière n°2672
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Leur société
Antilles : la course au profit empoisonne les travailleurs et la population
Le chlordécone, pesticide très toxique, a été interdit aux États-Unis en 1977, la France l’a interdit en 1990. Il a été utilisé massivement dans les bananeraies aux Antilles de 1972 à 1993, contaminant les eaux, le bétail, les végétaux et, pour plusieurs siècles, les sols.
Même après son interdiction en France, les planteurs ont demandé et obtenu de l’État des dérogations pour continuer à commercialiser et à répandre leur poison. Les premières victimes sont les ouvriers de la banane. Certains sont morts en épandant le produit, d’autres sont atteints d’un cancer.
Le scandale ayant explosé et la population s’étant mobilisée, l’État a décidé… une commission d’enquête, Mais que va-t-il se passer une fois qu’elle aura rendu son rapport en décembre 2019 ?
Les responsables de cet empoisonnement sont connus de tous, ce sont les planteurs pollueurs et l’État, qui a soutenu ces capitalistes de la banane au nom du profit. Est-ce que ces responsables dédommageront les ouvriers victimes et leur famille ? Participeront-ils au financement de la recherche en vue de dépolluer les sols ? Lors des auditions, les gros békés planteurs de banane ont nié leur responsabilité dans cette pollution, rejetant la faute sur l’État. Celui-ci n’a jusqu’à présent consacré aucun moyen sérieux à faire progresser la recherche ni à réparer les dommages causés par le chlordécone.
Quelle que soit l’issue de cette enquête, les travailleurs et la population devront compter sur leurs forces propres pour contraindre l’État et les békés responsables à consacrer les moyens nécessaires pour réparer le désastre.