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Leur société
Rapport sur la fraude : les riches dédouanés
Fin mai, Édouard Philippe a commandé un rapport sur la fraude sociale à une sénatrice UDI, Nathalie Goulet, et à une députée LREM, Carole Grojean. Le 3 septembre, les deux élues ont rendu publique leur enquête.
Les journaux télévisés ou les chaînes d’informations en continu ont fabriqué un scoop à partir des chiffres avancés par les deux élues : elles déclaraient que la fraude sociale s’établirait dans une fourchette allant de 13,5 milliards à 45 milliards, en pointant en particulier les fraudes à la carte Vitale et à la Sécurité sociale.
Les organismes de Sécurité sociale et l’Insee ont dénoncé la fantaisie de l’enquête des deux parlementaires, dans un communiqué auquel les grands médias ont en revanche fait peu de publicité. Autrement dit, ces élues en service commandé ont menti sciemment afin d’alimenter les campagnes du gouvernement visant tour à tour les chômeurs, les retraités, les bénéficiaires du RSA, sans oublier les immigrés ou les migrants.
Pourtant, il y a des fraudes bien identifiées et très coûteuses pour la société. Celle des employeurs qui ne payent pas les cotisations sociales est estimée entre 6 et 8 milliards d’euros. La fraude fiscale, celle des plus riches qui ont la possibilité de placer des sommes importantes dans des paradis fiscaux, représenterait un manque à gagner pour l’État d’environ 100 milliards d’euros par an. Mais cette fraude-là, massive et organisée à grande échelle, c’est celle de la classe de privilégiés et d’exploiteurs que servent Macron et ses ministres.