Hôtel Ibis Clichy-Batignolles : un mois de grève28/08/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/08/P9_Ibis_Batignolles_2019_08_25_C_LO_2.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôtel Ibis Clichy-Batignolles : un mois de grève

La vingtaine de femmes de chambre et gouvernantes de l’hôtel Ibis-Batignolles, dans le 17e à Paris, ont fêté leur premier mois de grève samedi 17 août. Leur détermination était toujours intacte.

Illustration - un mois de grève

La société sous-traitante STN qui les emploie s’était déjà illustrée par son mépris, il y a quelques mois, lors de la grève des femmes de chambre du Park-Hyatt, qui avaient gagné après 87 jours de grève. C’est cette victoire qui a convaincu les femmes de chambre d’Ibis de se mettre en grève.

L’hôtel Ibis est le deuxième plus grand hôtel en taille en Europe, après celui de Roissy-en-France. Il compte plus de 700 chambres et est presque complet en août. Il dépend du groupe Accor, groupe qui a quintuplé son bénéfice net en 2018, réalisant 2,23 milliards d’euros. Et, comme nombre de sociétés hôtelières, Accor a recours à la sous-traitance pour gonfler ses profits.

Et, en la matière, la société STN sait faire pression sur ses salariés. Ainsi, elle exige des femmes de chambre de nettoyer trois chambres et demie en une heure, ce qui s’avère mission impossible. Si elles ne parviennent pas à faire le travail dans les temps, les dépassements horaires ne sont pas comptabilisés.

Ces conditions de travail provoquent des problèmes de dos et des tendinites.

À cela s’ajoutent le mépris de la direction, le harcèlement quotidien d’une gouvernante de l’hôtel. Avec l’aide du syndicat CGT-HPE (hôtel prestige et économique), 23 salariées ont saisi les Prud’hommes pour dénoncer ces irrégularités.

Les femmes de chambre exigent la fin de ces cadences infernales, le paiement à l’heure effectuée, une prime-panier de 7,24 euros, et aussi bien sûr l’arrêt des mutations forcées. Jusqu’à présent, la société STN n’a proposé que 2 euros de prime-panier, et cela seulement si les salariées renoncent à requalifier leurs postes et qu’elles abandonnent leur procédure. Comme le disait l’une d’elles : « Deux euros, c’est le prix d’une canette de Coca. »

Face au mépris de STN et du groupe Accor, les salariées ne sont pas prêtes à renoncer. Au son du tam-tam et des tambours, elles animent l’entrée de l’hôtel, gardée par des vigiles, dont l’embauche, d’après certaines, est l’un des acquis de la grève.

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