Nantes : justice pour Steve !07/08/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/08/P3_Manifestation_du_3_aout_a_NantesC_LO_0.jpg.420x236_q85_box-0%2C154%2C2953%2C1815_crop_detail.jpg

Leur société

Nantes : justice pour Steve !

Samedi 3 août, quelques jours après la découverte du corps de Steve Maia Caniço dans la Loire, un rassemblement en hommage au jeune homme et une manifestation contre les violences policières ont réuni 500 et 1 700 personnes à Nantes.

Illustration - justice pour Steve !

Cette manifestation faisait suite à plusieurs semaines de mobilisation où les affiches « Où est Steve ? » s’étaient multipliées dans le centre-ville. Cependant, l’indignation est montée d’un cran suite aux conclusions du rapport de l’IGPN, la police des polices, reprises par le Premier ministre Édouard Philippe qui affirme qu’il n’y a pas de « lien entre l’intervention des forces de l’ordre et la disparition de M. Steve Maia Caniço. » Ce rapport est révoltant, car, comme dans bien d’autres bavures policières, l’IGPN dédouane les policiers et leur hiérarchie, sans même avoir interrogé les nombreux participants à cette soirée qui ont subi la charge des policiers, dont 89 ont porté plainte.

Depuis, des témoignages s’accumulent pour exprimer l’aberration de cette conclusion et réclamer que justice soit faite. Au-delà des fêtards, les secouristes de la protection civile de Nantes, qui se trouvaient sur les lieux où régnait l’atmosphère d’une « zone de guerre », ont décrit l’opération policière comme totalement disproportionnée. Effectivement, la police a tiré en pleine nuit, à quelques mètres de la Loire, 12 lanceurs de balles de défense (LBD), 33 grenades lacrymogènes et 10 grenades de désencerclement pour que la musique cesse.

En colère, près de 1 700 personnes ont tenu à protester contre les violences policières en défilant plusieurs heures dans la ville en ce premier week-end d’août. Pourtant, le préfet de Loire-Atlantique, Claude Harcourt, avait interdit toute manifestation dans le centre-ville de 10 heures à 20 heures, souhaitant faire taire toute contestation politique : seul un recueillement avait été permis. Le préfet a osé expliquer son geste par la présence de casseurs, pour éviter qu’ils ne « volent à la collectivité le moment d’émotion qui est souhaité par tous les amis de Steve ». C’est ce même préfet qui avait justifié l’intervention policière du 21 juin quai Wilson en rejetant la responsabilité sur les fêtards, qualifiés d’« individus avinés qui ont probablement pris de la drogue. »

Malgré l’interdiction et le dispositif policier déployé et l’atmosphère envahie par les gaz lacrymogènes, de nombreuses personnes de tout âge ont répondu présent en participant au rassemblement et surtout à la manifestation pour dénoncer les violences policières.

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