Air France : des milliards à gogo, et les salaires ?07/08/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/08/2662.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Air France : des milliards à gogo, et les salaires ?

Alors que, vieille habitude, Air France se lamente sur la concurrence des compagnies low-cost, sur les frais aéroportuaires trop élevés ou, dernier en date, sur le projet « écolo » du gouvernement de nouvelle taxation du transport aérien, au prétexte de favoriser des modes de déplacement moins polluants, certains ont peut-être découvert avec surprise que les choses ne vont pas si mal financièrement pour le groupe Air France-KLM.

Coup sur coup, deux petites nouvelles sont venues le confirmer sans l’ombre d’un doute.

D’abord, cela a été l’annonce, fin juillet, que le gouvernement kenyan allait renationaliser Kenyan Airlines. Cette compagnie aérienne fait partie de l’alliance SkyTeam qui en regroupe une vingtaine d’autres de divers pays sous la houlette du tandem franco-américain Delta-Air France. Ce que l’on sait moins, car Air France ne l’avait pas claironné auprès du grand public et a fortiori de son personnel, c’est qu’elle détient 7,8 % du capital de Kenyan Airlines. Un joli paquet de milliards qu’Air France va récupérer, car Nairobi va racheter sa participation, cela sans que la compagnie nationale kenyane cesse de jouer le rôle de relais et plateforme pour Air France dans tout l’est de l’Afrique !

L’autre nouvelle qui a fait quelque bruit sonnant et trébuchant concerne la commande ferme de 60 Airbus 220-300 par Air France, plus 30 options et autant d’engagements d’achat du même appareil. La presse économique parle d’une « commande géante » et il y a de quoi. D’abord, parce que cela fait des années qu’Air France n’a pas acheté autant d’avions en même temps. Ensuite, parce qu’au prix d’un peu plus de 70 millions de dollars par appareil, le contrat signé tourne autour de 6,5 milliards d’euros au total.

Les salariés d’Air France auront tout intérêt à ne pas oublier ces chiffres la prochaine fois que leur nouveau patron, Ben Smith – qui a tenu à annoncer ces « bonnes nouvelles » le 30 juillet et qui, lui, émarge à 10 000 euros par jour ouvré aussi bien que férié – leur fera le coup du « On n’a pas d’argent en caisse pour vos salaires »…

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