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Leur société
SNCF : voleur de grand chemin… de fer
Les grands départs en vacances, avec des heures de queue aux guichets des grandes gares, ont montré les conséquences pour les usagers des fermetures massives des guichets. Au fil des semaines, les voyageurs découvrent à leurs dépens les subtilités des nouveaux tarifs.
En lançant ses nouvelles grilles tarifaires, le 9 mai, le service commercial de la SNCF les présentait comme plus simples et plus avantageuses. La réalité est inverse. Sous prétexte de simplifier ses tarifs, la SNCF les a alignés vers le haut. Par exemple, l’aller simple Paris-La Rochelle qui coûtait 80 euros en heures normales passe à 94 euros quelle que soit l’heure.
Pour annoncer des prix en baisse, la SNCF intègre les Ouigo, TGV low-cost et les prix bas sur les billets achetés très longtemps à l’avance. Mais les Ouigo ne couvrent qu’un nombre très restreint de lignes et beaucoup d’usagers ne peuvent pas anticiper leur voyage. La SNCF annonce que tous les billets sont désormais échangeables, même ceux achetés très longtemps à l’avance. Mais pour cela, il faut désormais payer 15 euros, sur tous les types de billets, même ceux qui étaient échangeables gratuitement auparavant.
La SNCF prétend avoir simplifié et baissé le prix d’achat de ses cartes Avantage, pour les jeunes, les seniors, les familles, avec un prix unique de 49 euros par an, et de la carte Liberté, pour les voyageurs fréquents, à 399 euros. Mais les usagers découvrent progressivement des restrictions multiples. La carte Famille, par exemple, exige de passer la nuit du week-end sur place et ne fonctionne pas pour les allers simples. Ces cartes Avantage ne sont pas acceptées dans la région Aquitaine ou en Occitanie. Quant à la carte Liberté, elle fait grimper les prix pour les voyageurs réguliers. Avec la carte Fréquence, un aller simple Paris-Lyon coûtait 44 euros en heures normales. Désormais il faut payer 56 euros à n’importe quelle heure. La carte Liberté ne fonctionne pas sur les TER des régions Pays-de-la-Loire, Centre-Val-de-Loire et Bourgogne-Franche-Comté. C’est un effet, dit la SNCF, de la liberté tarifaire de chaque région ! C’est aussi une étape supplémentaire dans la privatisation de certaines lignes ou de certains réseaux.
En découvrant ces tarifs en hausse ou en étant verbalisés à bord des trains pour un billet non échangé ou établi avec un autre nom, de nombreux voyageurs s’en prennent aux contrôleurs. Ces derniers sont sommés par la direction SNCF de justifier et d’expliquer ces hausses. Elle a diffusé un petit dépliant intitulé « simplification de la gamme tarifaire » qui contient les éléments de langage à utiliser. Les contrôleurs sont par exemple invités à faire « de la pédagogie dynamique sur l’utilisation de l’appli TGV Pro », et des « rappels proactifs des nouvelles conditions d’accès au train » ! Ce dépliant annonce explicitement la vraie raison de ces changements : augmenter les recettes de la SNCF. Pour y parvenir, ses dirigeants n’envisagent pas d’améliorer le service rendu aux usagers mais de les racketter davantage.