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Urgences : tout ira très bien, madame la marquise
« Tout est prêt dans les hôpitaux, les Ehpad… Nous suivrons la situation au jour le jour » : c’est ce qu’Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, a répondu à des journalistes l’interrogeant sur les préparatifs du gouvernement en vue de la canicule.
Pourtant, avant même que la chaleur n’amène de nouveaux patients aux Urgences, les infirmiers et aides-soignants en grève dénoncent les conditions de travail et d’accueil intolérables. Dans les services d’urgence, peut-être encore plus que dans les autres services hospitaliers, il manque du personnel pour faire face à l’afflux de patients. Les malades attendent des heures, s’entassent sur des brancards dans les couloirs ou a deux dans des box individuels. La surcharge de travail qui pèse sur les soignants est constante.
Cela fait trois mois qu’a commencé à Paris ce mouvement, qui touche à présent 130 services d’urgence dans le pays. La ministre Buzyn est gênée par cette contestation qui dure et que n’a pas su arrêter Martin Hirsch, le directeur de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, qui multiplie les séances de négociation avec les syndicats, sans toutefois donner satisfaction aux grévistes. À la mi-juin, la ministre a commencé à lâcher du lest en débloquant des fonds pour généraliser et augmenter un peu une prime de risque spécifique aux Urgences et pour renforcer les effectifs durant les congés d’été.
C’est bien trop peu pour les travailleurs hospitaliers mobilisés, qui réclament 300 euros d’augmentation et l’embauche d’au moins 10 000 nouveaux collègues pour les soulager. Le collectif inter-urgences veut accentuer la pression sur le gouvernement et appelle, avec les fédérations santé des syndicats CGT, SUD et FO, à une journée nationale de mobilisation le 2 juillet.
Pour les travailleurs des autres services hospitaliers aussi, cela pourra être l’occasion de dénoncer la situation générale des hôpitaux, en se joignant aux revendications et au mouvement de leurs collèges des Urgences.