Sanofi : fossoyeur d’emplois, gaveur d’actionnaires26/06/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/06/2656.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sanofi : fossoyeur d’emplois, gaveur d’actionnaires

Le 19 juin, Sanofi a annoncé la suppression de près de 500 postes en recherche et développement. Depuis le début de l’année, c’est le troisième plan de suppression d’emplois.

Au mois de mars, une procédure de rupture conventionnelle collective détruisait plus de 700 postes de travail dans les fonctions support. À peine un mois plus tard, un plan dit de sauvegarde de l’emploi (PSE) annonçait à près de 250 visiteurs médicaux qu’ils allaient perdre leur emploi. Maintenant, Sanofi annonce la suppression de 466 postes dans les services de recherche et développement, dont 299 en France et le reste en Allemagne.

Comme à chaque fois, comme à chaque plan de suppression d’emplois, la direction parle de mobilité interne, de repositionnement, d’exclusion de tout licenciement pour motif économique, de départs volontaires exclusivement…

Comme à chaque fois, dans les discours, il est question de relever les défis médicaux de demain, d’améliorer la vie des patients, la santé de millions de personnes à travers le monde.

La réalité est plus prosaïque. Comme tous les industriels, Sanofi a pour seul objectif d’augmenter ses bénéfices et son taux de profit, et d’en distribuer le maximum à ses actionnaires sous forme de dividendes. En la matière, ce poids lourd de la pharmacie ne se débrouille pas trop mal, lui qui en 2017 a enregistré un chiffre d’affaires de 35 milliards d’euros et un bénéfice net de 8,4 milliards (soit une marge de 24 %), dont il a distribué plus de la moitié (4,6 milliards) à ses actionnaires sous forme de dividendes.

Dans ce fonctionnement, qui n’a vraiment pas grand-chose à voir avec l’amélioration de la vie des patients mais plutôt avec l’amélioration des profits, la direction au service des actionnaires freine sur toutes les dépenses. Des fonctions support à la recherche en passant par les visiteurs médicaux, elle taille dans les emplois, elle recourt à la sous-traitance, elle externalise, elle ferme des bâtiments, elle supprime des secteurs jugés insuffisamment rentables. Des milliers d’emplois sont ainsi supprimés !

La seule façon d’arrêter cette hémorragie serait la mobilisation collective de tous ceux qui, par leur travail, dans les labos, les usines et les bureaux, engraissent les actionnaires. Depuis la paillasse jusqu’à la boîte de médicament délivrée en pharmacie, en passant par toutes les étapes de la fabrication, du contrôle et des affaires réglementaires, ce sont eux qui font la richesse de Sanofi.

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