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Leur société
Pompiers : en grève pour pouvoir sauver des vies
À partir du 25 juin les sapeurs-pompiers seront en grève, et ce jusqu’à la fin du mois d’août. Ils continueront néanmoins à assurer leur service, mais entendent bien exprimer leur colère et faire entendre leurs revendications.
Le gouvernement ne se souvient des pompiers que lorsqu’il s’agit de saluer leur héroïsme au feu, comme on l’a vu lors de l’incendie de Notre-Dame. Le reste du temps, il les abandonne à leur sort, les laissant dans l’obligation de faire face sans moyens à une situation qui s’aggrave partout.
Les services départementaux d’intervention et de secours dont ils dépendent sont ainsi au bord de l’effondrement. 40 000 sapeurs-pompiers professionnels y travaillent ainsi que 11 000 employés administratifs, un effectif qui n’a pas augmenté depuis des années. Le nombre d’interventions ne cesse par contre de croître, car les pompiers sont l’ultime recours pour les personnes en difficulté et doivent pallier le démantèlement de tous les services censés les aider. C’est eux qui sont appelés pour prendre en charge les malades psychiatriques en rupture de traitement, les personnes allongées dans la rue en état d’ivresse, ou même les patients transportés d’un hôpital à l’autre faute de lit, ou pour un accouchement d’urgence. La fermeture des maternités, des hôpitaux, l’encombrement des Urgences dans tout le pays et celui des services psychiatriques retombent sur eux.
Aujourd’hui, la situation est si tendue que rien ne pourrait fonctionner sans les 190 000 pompiers volontaires. Mais eux-mêmes sont de moins en moins disponibles. Ils sont confrontés comme tous les autres travailleurs à l’aggravation des conditions de travail et doivent trouver des employeurs qui ne soient pas réticents à leur accorder les autorisations d’absence obligatoires.
Le temps de travail maximum des sapeurs-pompiers, fixé pour l’année à 2 256 heures, est souvent dépassé. Ils sont souvent sollicités pour travailler au-delà de cette limite, sous statut de volontaire, quand il y a une nécessité absolue ou même de grands événements à couvrir.
Les pompiers revendiquent aussi un suivi médical efficace, ce qui n’est pas le cas, bien qu’ils puissent être exposés à l’amiante, au plomb ou à de nombreux produits toxiques. Ils exigent également une augmentation de leur salaire sous la forme d’une revalorisation de la prime de feu.
Depuis des années, le gouvernement ne veut rien savoir et les renvoie aux départements dont ils dépendent, ceux-ci répondant à leur tour qu’ils n’ont pas d’argent. Alors, aujourd’hui, les pompiers en ont assez et ils ont décidé de le faire savoir.