Nantes : bavure policière à la Fête de la musique26/06/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/06/2656.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Nantes : bavure policière à la Fête de la musique

Depuis samedi 22 juin, 5 heures du matin, on est sans nouvelles d’un jeune homme de 24 ans tombé dans la Loire, suite à l’intervention policière particulièrement violente qui s’est déroulée dans le cadre de la Fête de la musique à Nantes.

Chaque année, des jeunes se réunissent par milliers quai Wilson à Nantes, sur les bords de Loire, pour la Fête de la musique style techno party. Ce sont des quais désaffectés, déserts et non sécurisés côté fleuve, sans rambardes de protection. Il n’y a jusque-là jamais eu de problème.

La dizaine de DJ présents s’étaient mis d’accord avec la police pour couper le son à 4 heures du matin. Alors que 300 à 400 personnes se trouvaient encore sur place à danser au son d’un dernier morceau, dépassant légèrement l’horaire, la police est intervenue brutalement, sans sommations d’après les témoins, à coup de tasers, de gaz lacrymogènes, de grenades de désencerclement, de lanceurs de balles de défense, de matraques et même à l’aide de chiens ! Les CRS étaient appelés en renfort.

Une panique totale s’en est suivie dans la nuit et au milieu des gaz, provoquant la chute de quatorze personnes dans la Loire. Une patrouille de secours fluvial est rapidement intervenue pour les repêcher, mais une personne manquait toujours à l’appel et ses proches et ses amis ont donné l’alerte pour que des recherches soient lancées dans le fleuve.

Depuis, l’IGPN (la police des polices) a été saisie, une enquête est en cours, mais déjà, au sein même des forces de police, le syndicat Unité SGP critique cette intervention musclée et démesurée, mettant ouvertement en cause le responsable qui en a donné l’ordre et qui serait coutumier du fait à Nantes.

Il n’est cependant pas besoin d’enquête pour se rendre compte que la police, de la Zad de Notre-Dame-des-Landes aux manifestations contre la loi El Khomry et à celles des gilets jaunes, a carte blanche de l’appareil d’État pour intervenir violemment sur tout ce qui bouge, et même, un soir de Fête de la musique, sur des jeunes tout à fait pacifiques !

Cette affaire suscite de l’émotion et de la révolte, et les réactions sont nombreuses à Nantes pour dénoncer ce qui s’apparente à une nouvelle bavure policière.

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