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- Lutte ouvrière n°2656
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Égypte : pas de politique dans le football… ni ailleurs !
Le 21 juin débutait au Caire la Coupe d’Afrique des nations. Deux jours plus tard, un jeune supporteur algérien, venu soutenir son équipe lors du match face à celle du Kenya, a été arrêté par la police égyptienne. Il n’a été libéré, le lendemain, qu’après l’intervention de l’ambassade d’Algérie.
Dans son enthousiasme, ce jeune aurait apporté une pancarte portant, en arabe, le slogan des manifestants algériens « Qu’ils partent tous ! ». Tout symbole politique serait proscrit par la FIFA, prétendent les autorités égyptiennes pour se couvrir. En réalité, c’est toute opposition à la politique du dictateur Sissi et de l’armée qui est proscrite – et le mot est faible – depuis le coup d’État de l’été 2013.
Lors des matches de football, dont les clubs de supporteurs sont de longue date politisés, toutes les précautions sont prises par le pouvoir. Depuis les émeutes lors d’un match à Port-Saïd, en 2012, où 72 spectateurs étaient décédés, les rencontres se déroulent sous haute surveillance. De plus, le prix élevé des tickets d’entrée ainsi que l’obligation d’être en possession d’une carte de supporteur délivrée par les autorités écartent bien des jeunes ouvriers ou chômeurs.
Malgré tout, Sissi pouvait se sentir visé, lui et l’état-major, par le mot d’ordre des manifestants d’Algérie, affiché dans les mains d’un jeune et proclamant « Qu’ils partent tous ! ». Au fond, c’est à juste titre.