Ryanair : les salaires volent en rase-motte22/05/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/05/2651.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ryanair : les salaires volent en rase-motte

Le syndicat national du personnel navigant, SNPNC, a saisi l’inspection du travail contre Ryanair, compagnie aérienne irlandaise à bas coût, pour non-conformité avec la législation française.

Depuis deux mois en effet, une centaine de salariés de la compagnie aérienne, hôtesses et stewards, se retrouvent dans une complète précarité. En abandonnant leur base à Londres pour rejoindre les deux nouvelles bases de Ryanair en France, à Bordeaux et Marseille, ils espéraient bénéficier de la législation française. Mais en avril dernier, après un mois de travail, ils n’ont touché qu’un salaire très inférieur à la rémunération applicable aux salariés français.

Une salariée s’est ainsi retrouvée avec une paie d’un peu plus de 400 euros au lieu des 1 000 à 1 200 livres (1 140 à 1 370 euros) qu’elle touchait lorsqu’elle était établie à Londres. L’ensemble des personnels navigants n’auraient gagné que 540 à 620 euros. « Certains n’auraient même pas été payés du tout », dénonce la secrétaire générale du SNPNC-FO, qui soupçonne Ryanair de prélever des cotisations patronales sur les salaires.

L’été dernier, suite à cinq grèves, la direction de la compagnie avait dû céder en partie aux revendications des pilotes irlandais, renonçant aux réductions de postes envisagées. Les grévistes avaient également obligé leur patron à accepter la création de syndicats, interdits jusque-là dans l’entreprise. Puis fin septembre 2018 les hôtesses, stewards et pilotes avaient de nouveau fait grève, provoquant l’annulation de 250 vols. Ils réclamaient des contrats relevant de la législation du travail du pays où ils travaillent, et non pas nécessairement de l’Irlande, l’une des plus défavorables aux salariés en Europe.

Ryanair, qui a annoncé le 20 mai un bénéfice de 1,02 milliard d’euros, continue donc à voler ses salariés pour rester l’une des compagnies les plus rentables d’Europe. Du moins jusqu’à ce que les travailleurs réussissent à la contraindre à respecter leurs droits.

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