Hôpital de la Timone Marseille : grève en pédiatrie22/05/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/05/2651.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital de la Timone Marseille : grève en pédiatrie

Vendredi 10 mai, une vingtaine d’infirmières et auxiliaires puéricultrices de la pédiatrie de l’hôpital de la Timone, à Marseille, ont fait grève. Elles avaient déjà plusieurs fois alerté sur la dégradation de leurs conditions de travail. Sans réponse de la direction, elles ont décidé, soutenues par la CGT, de se mettre en grève.

Depuis des mois, le personnel de nuit travaille en sous-effectif, avec des départs toujours pas remplacés. Aux urgences enfants, les infirmières reçoivent des enfants dans des situations graves ou vitales. Il faut soigner, bien sûr, mais il faut aussi rassurer, calmer, mettre en confiance les enfants et leurs familles. Pour cela, il faut du temps que le personnel n’a plus.

Il faut ensuite leur trouver une place dans les unités d’hospitalisation pédiatrique, déjà surchargées. En chirurgie, les infirmières sont souvent seules avec une ou deux auxiliaires pour une unité de 22 lits ou plus. En oncologie, le service reçoit des enfants avec des traitements très lourds : chimiothérapies, immunothérapies, traitements innovants, qui nécessitent une surveillance constante.

Partout le personnel manque. Les RTT et récupérations non pris s’accumulent, entre 100 et 300 heures pour chaque agent. Les vacations non pourvues sont comblées, en partie, par des agents de l’hôpital d’adultes, en heures supplémentaires, et qui ne sont pas préparés à prendre en charge ces enfants en souffrance. En outre, dès qu’une équipe est à peu près en nombre, une infirmière est envoyée dans un autre service de la pédiatrie. Cela s’appelle la mutualisation. Mais que peut faire une infirmière parachutée pour une vacation dans un service dont elle ne connaît ni la pathologie ni les petits patients ? En stress permanent, même les plus chevronnées ont peur de ce qui peut arriver, d’une erreur, de devoir faire un choix entre plusieurs enfants en situation d’urgence.

Cette fois, la colère et l’indignation étaient telles qu’au lieu d’un débrayage ou de travailler avec l’inscription « en grève » sur leur blouse, comme souvent dans les hôpitaux, les infirmières ont fait grève toute la nuit. Elles ont repris le travail la nuit suivante, ne voulant pas laisser leurs collègues de l’après-midi assurer une nuit de plus la continuité des soins.

Cette détermination, rarement vue, a obligé la direction à les recevoir et à entendre leurs revendications : remplacement des postes vacants, remplacement anticipé des congés maternité et de tous les départs à la retraite, maintien et renforcement du pool de nuit, arrêt de la mutualisation. La direction leur assurant que du personnel était en cours de recrutement, les grévistes lui ont donné une semaine pour dire précisément combien et sur quel poste.

Lundi 19 mai, suite à un nouveau préavis de grève déposé par la CGT pour permettre de futurs mouvements, tous les services de l’hôpital, adultes et enfants, ont été touchés par des réquisitions. Cela a eu pour résultat de mettre les autres agents de la Timone au courant de la grève.

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