Homéopathie : concours de charlatans22/05/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/05/P6_Profit_sante_OK_lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C184%2C412%2C416_crop_detail.jpg

Leur société

Homéopathie : concours de charlatans

La Haute autorité de santé (HAS) a rendu le 15 mai un projet d’avis conseillant le déremboursement total des produits homéopathiques.

Illustration - concours de charlatans

L’homéopathie est une imposture, puisqu’elle prétend fabriquer des médicaments agissant sur l’organisme alors qu’ils ne contiennent aucun principe actif. Cela n’a certes jamais fait de mal à personne, sauf aux malheureux ou aux fanatiques qui refusent de se soigner autrement. Cela a même pu soulager certains patients, dans les mêmes proportions et pour les mêmes raisons que n’importe quelle autre croyance magique. Mais l’homéopathie a surtout fait la fortune des laboratoires Boiron, producteur quasi exclusif des petites sucrettes aux noms exotiques. La famille Boiron, 600 millions d’euros de chiffre d’affaires, est lyonnaise, amie et soutien de Gérard Collomb, maire de cette ville. C’est bien pourquoi l’édile est immédiatement monté au créneau. Ne pouvant décemment soutenir une médecine de charlatan ou les profits qui vont avec, il a évidemment parlé des emplois menacés.

Mais, au fond, les administrateurs de la HAS et le gouvernement derrière eux ne valent pas mieux que l’industriel vendeur d’orviétan et le politicien à son service. Le déremboursement de l’homéopathie n’est que la dernière d’une très longue série d’économies faites aux dépens des assurés. Parmi les centaines de produits déremboursés depuis 1999, qui, si ce n’est les patients, est capable de dire ce qui soulage ou non ? Mais on ne leur demande rien.

La justification officielle de cette litanie de déremboursements est d’économiser sur les produits anciens, réputés moins efficaces, pour rembourser les nouveaux, qui le seraient plus. Ce faux bon sens sert comme toujours à masquer un choix social : les profits des grandes entreprises de médicaments et de santé sont préservés et abondés par la Sécurité sociale, quitte à moins bien rembourser, voire à moins bien soigner les assurés, c’est-à-dire essentiellement les travailleurs.

Les cris d’orfraie de Boiron, dont l’action coule en Bourse, feront peut-être hésiter le gouvernement sur cette économie de troisième ordre. Mais la politique de déremboursements continuera, et pas à dose homéopathique, hélas.

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