- Accueil
- Lutte ouvrière n°2650
- Gilets jaunes : les raisons de la colère demeurent
Leur société
Gilets jaunes : les raisons de la colère demeurent
Samedi 11 mai, c’était l’acte 26 des gilets jaunes : 18 600 personnes ont manifesté selon le gouvernement, et 37 500 selon certains organisateurs, soit un peu moins que la semaine précédente.
Le gouvernement et une grande partie des médias se sont réjouis d’annoncer le chiffre le plus faible depuis le début du mouvement. Tous ces gens-là rêvent d’enterrer les gilets jaunes, mais ils devront encore attendre, car une nouvelle manifestation nationale est prévue le 18 mai à Reims.
Ceux qui veulent dénoncer leurs difficultés à finir le mois et revendiquent plus de pouvoir d’achat ont toutes les raisons de continuer à manifester. Si le gouvernement a été contraint d’annuler la hausse des taxes sur les carburants et de réindexer les retraites sur l’inflation, c’est grâce à la mobilisation et à la détermination du mouvement des gilets jaunes, qui se poursuit malgré la politique de la matraque de Macron et de son ministre de l’Intérieur Castaner. Depuis le début du mouvement, il y aurait eu 11 998 interpellations, 10 601 gardes à vue, 1 800 comparutions immédiates. À cela il faut ajouter des milliers de blessés dont 283 au moins à la tête, 24 personnes éborgnées, cinq dont la main a été arrachée.
La colère n’est pas près de s’éteindre, car les mesures annoncées par Macron sont largement insuffisantes pour améliorer réellement la situation des classes populaires. Pire, le gouvernement se prépare à les financer en aggravant les attaques contre les travailleurs, en continuant de supprimer des emplois dans les hôpitaux, les écoles, les transports en commun, etc. C’est d’ailleurs ce que dénonçaient à juste titre les gilets jaunes à Paris le 11 mai, avec des slogans comme « Collèges lycées : moins 3 640 postes, plus 40 000 élèves, Blanquer vous ment ».
Alors, Macron peut toujours rêver de la fin des gilets jaunes, sa politique ne fait que préparer de nouvelles explosions sociales. Pour déboucher sur un véritable changement de la situation des travailleurs, elles devront être plus larges, et notamment gagner les entreprises, là où se créent les richesses et les profits de ceux qui sont les vrais maîtres de la société, les capitalistes.