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- Lutte ouvrière n°2648
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Leur société
Travailleurs de la fonction publique : en grève le 9 mai !
Les neuf centrales syndicales de la fonction publique (d’État, territoriale et hospitalière) appellent les salariés à la grève le jeudi 9 mai.
Comme l’ensemble des travailleurs, ceux de l’État ont vu leur pouvoir d’achat lourdement amputé par le blocage des salaires. En l’occurrence, le point d’indice, qui sert de base à leur rémunération, est bloqué depuis 2010, à l’exception de deux maigres hausses de 0,6 % chacune, en juillet 2016 et février 2017, sans rapport avec la hausse réelle des prix. En dix ans, ce sont des centaines d’euros qui manquent dans le porte-monnaie. Même la rustine qu’a annoncée Macron en décembre, avec la prime défiscalisée versée au volontariat par certains patrons, leur a été refusée. Seuls les policiers ont été récompensés par l’annonce d’une augmentation de 120 euros mensuelle.
Comme l’ensemble des travailleurs, les travailleurs de l’État subissent aussi la précarisation : 18 % d’entre eux ne sont pas embauchés sous le statut de fonctionnaire et sont contractuels, bien souvent soumis à la férule d’un directeur de service ou d’établissement lui-même incité à réaliser de plus en plus d’économies.
Le projet de loi de réforme de la fonction publique doit être discuté à l’Assemblée nationale à partir du 13 mai. La précarisation des salariés y figure en bonne place, notamment avec l’introduction de contrats de mission allant de quelques semaines à six ans. Les salaires sont dans le collimateur, une composante dite « au mérite » permettant de les bloquer, si ce n’est pire. La mobilité forcée serait introduite, liée à l’externalisation de certaines missions cédées au privé. Comme dans le privé, la réforme rendrait possibles les ruptures dites conventionnelles, des licenciements à peine déguisés. Enfin, quoi qu’en dise Macron, les réductions d’effectifs menacent les services publics nécessaires à la population, que ce soit dans l’éducation, en particulier l’enseignement secondaire, les transports, les administrations et nombre d’établissements publics. Les intérêts de la grande majorité de la population sont sacrifiés pour financer les cadeaux au grand patronat et aux classes les plus riches.
Cette politique de l’État s’inscrit dans une offensive générale contre l’ensemble des travailleurs. Face à elle, il est indispensble de défendre la perspective d’un combat réunissant tous ensemble les travailleurs du public et du privé.