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- Lutte ouvrière n°2648
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Leur société
Macron et les retraites : des coups pour les salariés, des miettes pour les retraités
Par un tour de passe-passe dont il est coutumier, Macron a affirmé, lors de son allocution télévisée, qu’il ne toucherait pas à l’âge de départ à la retraite à 62 ans, tout en voulant inciter par tous les moyens les salariés à travailler au-delà.
Pour cela, deux mécanismes sont à l’étude. D’une part, l’accélération du passage de 41,5 à 43 ans de cotisation pour bénéficier d’un taux plein. D’autre part, l’instauration d’un mécanisme de décote additionnel autour d’un âge pivot qui pourrait être 64 ans.
Quel que soit le dispositif retenu, il s’agit d’offrir le choix entre partir avec une retraite amputée ou travailler plus longtemps.
En cela comme dans le reste de sa politique, Macron est le digne successeur de tous les gouvernements qui depuis 1993, sous prétexte de déficit des caisses de retraite, s’attaquent aussi bien au montant des retraites qu’à la durée du travail. L’argumentaire est toujours le même depuis la réforme Balladur en 1993, qui a augmenté le nombre d’annuités pour les salariés qui jusque-là cotisaient 37,5 annuités et partaient à 60 ans : le nombre de retraités ne cessant d’augmenter par rapport au nombre d’actifs, le système ne peut plus suffire sur les mêmes bases, d’où le déficit des caisses de retraite. Mais c’est ne pas tenir compte du fait que la productivité du travail augmente sans cesse et qu’un actif aujourd’hui produit plus de richesses qu’il y a vingt ans. Où sont donc passés les fruits de cette productivité accrue ? Dans les caisses du patronat exclusivement.
En même temps, la suppression massive d’emplois et le blocage des salaires ont réduit la somme des cotisations payées, asséchant les caisses de retraite.
Mais, plutôt que de contraindre en quoi que ce soit les patrons, les gouvernements de gauche comme de droite préfèrent reculer encore l’âge de départ en retraite. Tous savent que les patrons licencient les travailleurs les plus âgés et que ces derniers ne peuvent souvent pas atteindre 62 ans sans connaître de longues périodes de chômage, mais c’est pain bénit pour le patronat et les gouvernants, qui y voient un moyen de diminuer d’autant le montant des retraites.
Il faut au contraire prendre sur les profits accumulés du patronat pour garantir un emploi à tous les travailleurs et une retraite décente à tous les anciens.