Impôts : aux capitalistes et aux riches de payer !01/05/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/05/P3_Qui_paye_ses_impots_Lupo_OK.jpg.420x236_q85_box-0%2C86%2C385%2C302_crop_detail.jpg

Leur société

Impôts : aux capitalistes et aux riches de payer !

Lors de sa conférence de presse, Macron a promis de diminuer de cinq milliards les impôts sur les revenus des classes moyennes . Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a précisé quelques jours plus tard la pensée présidentielle. Les foyers fiscaux de la première tranche paieraient 350 euros de moins en moyenne, ceux de la tranche suivante y gagneraient 180 euros. Au-delà de 73 779 euros de revenu imposable pour une personne seule, il n’y aurait pas de diminution. Cette mesure toucherait 15 millions de foyers fiscaux.

Illustration - aux capitalistes et aux riches de payer !

Pour qu’un célibataire sans enfant soit imposable, il lui suffit de toucher le salaire mirobolant de 1 400 euros net. Pour une famille, le seuil est bien sûr plus élevé et dépend du quotient familial, mais reste dans les mêmes ordres de grandeur, ou plutôt de maigreur. Et pourtant la moitié des foyers fiscaux ne sont pas imposables : cela seul donne une idée du niveau de vie réel des classes populaires.

Quant à la prétendue classe moyenne, en fait les familles de travailleurs avec deux salaires réguliers, il n’est pas même pas certain qu’elle bénéficie de cette mesure. La simple hausse des seuils d’imposition, réévalués chaque année avec l’inflation, diminue chaque année le nombre de foyers imposables, car elle se conjugue avec le gel des salaires. Écrémage par le bas pour cause de salaire bloqué, baisse de revenu pour cause de chômage, de changement d’emploi, de mise à la retraite, accidents de la vie nettement plus fréquents que les billets gagnants à la loterie : l’appauvrissement continu de la classe travailleuse fait qu’elle est de moins en moins concernée par l’impôt sur le revenu.

Les travailleurs en revanche paient presque à eux seuls la TVA, qui représente 50 % des ressources de l’État, contre 15 % pour l’impôt sur les sociétés et 19 % pour l’impôt sur le revenu. C’est un impôt à taux fixe. Bernard Arnault paye la même TVA sur la baguette que lui propose son majordome qu’un travailleur du bâtiment qui dort dans sa voiture pour économiser de quoi envoyer à sa famille.

Autrement dit, ceux qui par leur travail font fonctionner toute la société et produisent toutes les richesses sont aussi ceux qui doivent payer pour l’entretien de l’État. C’est aussi leur travail qui fabrique, au fil des ans et des générations, la fortune des dynasties capitalistes, fondement de la puissance sociale des possédants et de leur mainmise absolue sur l’État.

Ainsi les travailleurs payent tout, pour tout et de multiples façons. La justice fiscale, pour autant que le mot ait un sens, serait que les possédants acquittent un impôt lourdement progressif et que les impôts indirects sur la consommation soient supprimés.

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