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- Lutte ouvrière n°2645
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Dans les entreprises
SNCF – Villeneuve-Saint-Georges : “On veut du pognon !”
Au technicentre SNCF de Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, la grève a démarré lundi 8 avril à la Manœuvre Moteur.
Ce secteur d’une soixantaine d’agents, répartis en 3x8 toute la semaine et sur deux sites, est chargé d’emmener puis de préparer au départ les locomotives et les trains de banlieue. Avec la polyvalence imposée par la direction, chaque agent voit se multiplier les fonctions de sécurité qu’il doit assurer. Certains tiennent jusqu’à neuf postes de sécurité, dont la conduite des rames et des locomotives ainsi que deux postes d’aiguillage. Et cela, alors que les salaires sont au plus bas.
Quand, il y a un mois, ces travailleurs ont appris que la direction les avait oubliés alors qu’elle avait augmenté une des principales primes pour le secteur d’à côté, ça n’est pas passé. Durant trois samedis, ils se sont réunis et les discussions se sont poursuivies sur les groupes de messagerie.
La direction a alors augmenté cette prime avec effet rétroactif. Mais cela n’a pas suffi à calmer le mécontentement. Les cheminots estiment que le compte n’y est pas et que le travail qu’ils fournissent et les responsabilités qu’ils assument ne sont pas du tout rémunérés à leur valeur. Alors ils veulent contraindre la direction à céder autour de diverses primes. Deux délégations d’agents accompagnés de syndicalistes CGT, SUD et Unsa ont été reçues dans le cadre du dépôt d’un préavis de grève. Mais la direction n’ayant rien voulu céder, les cheminots du secteur sont partis en grève reconductible.
Lundi 8 avril, le taux de grévistes était de 98 %. Les premiers arrivés au piquet ont allumé un feu, fabriqué et installé une banderole et distribué un tract aux collègues des autres services. Pour beaucoup, il s’agit de la première grève active.
Après une courte assemblée à 9 heures avec une quarantaine de participants, un groupe est allé faire le tour des ateliers à la rencontre des collègues de la maintenance, puis est revenu au piquet pour le barbecue fraternel. Vers 14 heures, une vingtaine d’entre eux sont repartis pour une deuxième tournée des ateliers. Certains grévistes se sont organisés pour que le piquet soit tenu 24 heures sur 24. Mais tous ont décidé que, pour la suite de la grève et des actions à mener, il fallait surtout être en force sur les horaires de journée.
Avant la fin de la journée, ils apprenaient que la direction viendrait peut-être à leur rencontre au piquet de grève. Alors, avant de se séparer, rendez-vous a été pris pour le lendemain à 9 heures.