À Nice, la police coupable03/04/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/04/2644.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

À Nice, la police coupable

Le procureur de Nice a finalement été obligé de reconnaître que c’était bien un policier qui avait poussé et blessé Geneviève Legay, lors de la manifestation des gilets jaunes à Nice, samedi 23 mars.

Cette militante de 73 ans, porte-parole d’Attac dans le département des Alpes-Maritimes, était toujours hospitalisée au CHU Pasteur de Nice, dimanche 31 mars, pour plusieurs fractures crâniennes et plusieurs côtes cassées.

Dans un premier temps, le procureur avait déclaré que la manifestante « n’avait eu aucun contact avec les forces de sécurité ». Macron avait asséné une leçon de morale choquante, conseillant à Geneviève Legay de ne pas manifester, à son âge.

Mais, sous l’effet de la mobilisation du lundi 25 mars, dans laquelle des centaines de manifestants scandaient : « Geneviève, on n’oublie pas, Geneviève, on ne pardonne pas » et du visionnage de nouvelles vidéos, le procureur Jean-Michel Prêtre a dû faire marche arrière. Il a reconnu vendredi 29 mars : « C’est bien le geste d’un policier qui est à l’origine de la chute. » Confronté aux images de vidéosurveillance, le policier en question s’est immédiatement reconnu, affirmait sans ironie son avocat. Le policier a aussi admis que ce n’était pas un homme qu’il avait poussé, contrairement à ce qu’il avait déclaré auparavant, mais bien Geneviève Legay.

Une enquête judiciaire a été ouverte. Mais l’avocat du policier souligne que celui-ci a agi dans le strict respect des ordres de sa hiérarchie et « n’a commis aucune infraction pénale ». Mais ce que dénoncent l’association Attac ou la famille de la victime n’est pas le policier, mais bien les autorités responsables. Cette fois, elles n’ont pas pu étouffer l’affaire. De nouveau, samedi 30 mars, une manifestation de soutien de 500 personnes a marché jusqu’à l’hôpital.

Partager