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- Lutte ouvrière n°2644
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Dans les entreprises
Durisotti / Liberty – Sallaumines : investissement ou pillage ?
Le carrossier industriel Durisotti, qui compte encore près de 250 salariés à Sallaumines, près de Lens, transforme des véhicules : modèles sport, ambulances, véhicules de police. Il y a presque dix ans, la famille actionnaire de Durisotti a endetté son entreprise en lui faisant racheter pour plus de 5 millions d’euros des actions qu’elle possédait.
La crise aidant, les commandes ont baissé, l’entreprise a été mise en redressement judiciaire, avec deux vagues de licenciements, 200 travailleurs au total. Les conditions de travail se sont dégradées et les cadences sont devenues insupportables. Beaucoup y ont laissé leur santé bien avant l’âge de la retraite.
Depuis plusieurs années, les fournisseurs étaient payés de plus en plus en retard et, dernièrement, l’entreprise a été mise en liquidation, avec en parallèle un plan de reprise par Liberty.
Liberty n’aura payé que quelques dizaines de milliers d’euros, il a déjà récupéré la facturation du travail effectué sur des dizaines de véhicules. Le tribunal n’a exigé aucun engagement pour l’avenir. Il n’a pas non plus fait payer les dettes, estimées à 20 millions, ni à l’ancien patron, qui garde la totalité de sa fortune, ni au repreneur. Tant pis si des fournisseurs ne s’en relèvent pas.
Liberty est un grand groupe qui vient de racheter Aluminium Dunkerque, essentiellement avec un emprunt qu’il compte bien rembourser d’ici quatre ans par l’exploitation de cette usine et de ses salariés.
Aux dernières nouvelles, les anciens patrons de Durisotti sont toujours employés par l’entreprise, ils continuent à toucher de généreux revenus mensuels, équivalant chacun à un an de salaire pour un travailleur.
Comment ne pas ressentir la colère quand les travailleurs de cette entreprise, qui se sont pourtant défendus à de nombreuses reprises, voient avec quelle facilité les patrons pompent l’argent, licencient, tout cela avec la complicité de la justice et de l’État ?