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- Lutte ouvrière n°2644
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Dans les entreprises
Airbus – Toulouse : “dans le portefeuille de Prosegur, il y a des cactus…”
C’est ce que reprenaient des employés de la société Proségur qui assure la sécurité sur la plupart des sites Airbus, en grève mardi 26 mars, dans le cadre d’un mouvement national. Durant toute la journée, au rond-point de la Crabe, ils ont distribué des tracts informant de leurs revendications ceux qui entraient sur le site Airbus.
Ils revendiquent une augmentation de tous les salaires de 5 %, une prime gilets jaunes de 200 euros net, le paiement des heures supplémentaires au mois, des vacations journalières de 5 heures minimum.
À Airbus, ils sont près de 300 : agents de sécurité, hôtesses d’accueil, pompiers, et ils en ont assez. Pour les agents de sécurité ou les pompiers, alors qu’ils travaillent aussi de nuit, les week-ends et jours fériés, que les vacations sont de 8, 10 et même 12 heures, les salaires sont à peine supérieurs au smic. La prime du dimanche est de 12,95 euros. La prime de panier est de 3,60 euros. Officiellement le temps de travail est de 152 heures par mois, mais l’administration lisse les heures supplémentaires sur trois mois. Elle refuse le covoiturage sous prétexte qu’en cas d’accident un ou plusieurs agents seraient alors absents ! C’est ainsi que certains salariés qui habitent Saint-Gaudens ou Montauban ont jusqu’à 350 euros de frais de déplacement. L’habillement n’est pas adapté et il faut remplir des formulaires à n’en plus finir pour essayer d’obtenir une veste, un bonnet, etc. Sans compter qu’à bien des entrées les travailleurs ne sont pas protégés contre les gaz d’échappement ou que, l’été, ils peuvent être obligés de rester debout au pied d’un avion des heures durant sans même une bouteille d’eau.
Quant aux hôtesses d’accueil, même si leur situation est moins pire, comme elles le disent, il y a la pression. Par exemple, au local badges, pour s’occuper des 33 000 personnes qui ont droit d’accès aux sites, l’effectif n’est pas toujours suffisant.
Le groupe Proségur est un groupe espagnol, parmi les leaders mondiaux du secteur de la sécurité privée, qui compte 4 500 employés en France et qui a réalisé un bénéfice net de 180 millions d’euros en 2018. La présidente est une femme d’affaires dont la fortune, estimée à 2,2 milliards de dollars, en fait la 1067e milliardaire du monde. Alors oui, il y a donc bien de l’argent pour satisfaire les revendications de tous ces salariés.