Accompagnants d’enfants handicapés : précarité, bas salaires03/04/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/04/2644.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Accompagnants d’enfants handicapés : précarité, bas salaires

Le personnel accompagnant les enfants handicapés dans les établissements scolaires se mobilisent depuis plusieurs mois, à travers de nombreuses manifestations, pour l’amélioration de leur situation.

Se contentant de proclamer le droit des enfants handicapés à l’éducation, les gouvernements se sont peu souciés de donner à l’école les moyens de remplir cette obligation, et les personnes chargées de travailler avec les enseignants pour encadrer ces élèves ont toujours été considérées comme des salariés au rabais. La précarité et les bas salaires sont la règle. Une partie d’entre eux, les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), sont recrutés en CDD et ne peuvent passer en CDI qu’au bout de six ans, si l’Éducation nationale n’a pas mis fin à leur contrat avant. Les auxiliaires de vie scolaire (AVS), eux, sont engagés sur des contrats aidés encore plus précaires.

Quant aux salaires, ils sont bien souvent de 700 euros par mois, pour un temps partiel qui est la règle. Avec de telles conditions, les allégations du ministère sur ses difficultés à recruter sonnent comme une belle hypocrisie.

Les enfants concernés sont victimes de cette politique. À la rentrée 2018, les associations estimaient qu’au moins un tiers de ceux qui s’étaient vu prescrire un accompagnant n’en avaient pas. Pour une partie d’entre eux, cela a signifié le renoncement. Les autres n’ont souvent su qu’à la rentrée qu’ils avaient droit à une aide. Cette situation désastreuse va de pair avec une autre carence de l’Éducation nationale, le manque de places en établissement spécialisé pour les cas les plus graves, ce qui laisse aux parents comme seul recours l’inscription dans une école ordinaire. Le nombre d’enfants handicapés devant être scolarisés dans les écoles augmente ainsi chaque année, mais pas le nombre d’accompagnants.

Les AESH et les AVS manifestent pour réclamer l’amélioration de leur situation, mais aussi parce qu’ils ont tout lieu d’être inquiets d’une nouvelle loi actuellement discutée. Sous prétexte d’améliorer leur salaire en augmentant leur temps de travail, on leur imposerait un second employeur, les communes, pour des activités périscolaires, avec à la clef la perspective de nouvelles tâches et des lieux de travail multiples.

Face à ces nouvelles menaces, les revendications du personnel accompagnant les enfants handicapés sont simples : la fin de la précarité avec des emplois stables et à temps plein, un véritable salaire, et la création des emplois nécessaires pour couvrir tous les besoins.

Partager