France-Algérie : le silence des profiteurs06/03/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/03/LO2640.jpg.445x577_q85_box-0%2C26%2C656%2C876_crop_detail.jpg

Dans le monde

France-Algérie : le silence des profiteurs

Les capitalistes français ont un intérêt très concret au calme social et à la continuité gouvernementale en Algérie. Ils en ont besoin pour la bonne marche de leurs affaires.

La France est le deuxiè­me fournisseur et le troisième client de l’Algérie, pour respectivement 5 et 3,4 milliards d’euros. Le montant du capital français investi directement dans le pays est de 2,4 milliards d’euros. On y trouve quasiment toutes les grandes sociétés cotées à Paris : Engie bien sûr, qui est le principal acheteur de gaz naturel à la Sonatrach ; PSA y exploite 1 000 ouvriers ; Renault 2 000 ; Danone dispose de 30 % du marché du yaourt ; la BNP s’y est fait construire un siège en 2016 pour gérer ses plus de 2 milliards de chiffre d’affaires ; Castel y fabrique et distribue les boissons ; l’inévitable Vinci a construit le métro d’Alger ; Bolloré, Veolia, Total, Air liquide et tout le gotha du capital hexagonal pressurent le peuple algérien, sous l’œil bienveillant et intéressé de la clique militaire au pouvoir.

Les accords d’Évian, signés au départ des troupes françaises, comprenaient des clauses organisant le maintien des intérêts des capitalistes français dans le pays. Elles ont été scrupuleusement respectées jusqu’à ce jour. La France, son gouvernement et ses investisseurs tiennent avant tout à ce qu’elles le soient encore demain.

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