Sandvik – Fondettes : les grévistes se font craindre30/01/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/01/P13_Sandvik_Fondettes_AlignementPortraitsDesOuvriersLicencies_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C36%2C385%2C252_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sandvik – Fondettes : les grévistes se font craindre

Illustration - les grévistes se font craindre

Fin octobre 2018, le groupe suédois Sandvik, leader mondial des outils coupants pour l’industrie, multinationale largement bénéficiaire (1,3 milliard d’euros de profits en 2017), annonçait la fermeture du site de Fondettes, en Indre-et-Loire, entraînant la perte d’emploi pour 161 travailleurs.

Depuis, les salariés ont massivement fait grève lors de chaque séance de négociation sur les mesures d’accompagnement. Le reste du temps, ils ont maintenu une agitation et une contestation permanentes, sous forme d’affichettes, de banderoles dans l’usine comme à l’extérieur, ce qui fait que la production a tourné vraiment au ralenti.

Face à cette situation, la direction est devenue de plus en plus arrogante et a tenté de reprendre la main en bloquant les négociations et en faisant pression sur les élus pour qu’ils se positionnent pour la reprise de l’activité.

Jeudi 17 janvier, les grévistes ont fini par dire leur colère face aux provocations patronales, envahissant la salle de réunion et interpellant les représentants de la direction pour exiger la présence du DRH de Sandvik Europe. Les pointeuses et de nombreux documents volèrent alors dans les allées, et quelques commandes de plaquettes se retrouvèrent par terre.

On peut dire que cela permit de remettre les pendules à l’heure, car dès le lendemain matin les négociations reprirent, certes seulement dans les locaux de la Direction départementale du travail à Tours, mais toujours en présence de grévistes venus appuyer la délégation élargie.

Après un compte-rendu de la délégation de retour à l’usine, les grévistes ont de nouveau interpellé le représentant du groupe, avec de nombreuses interventions combatives parfois largement ovationnées par l’assemblée.

C’est finalement mardi 22 janvier que, après une longue négociation sous la pression des grévistes, la direction a cédé une prime supplémentaire de 25 000 euros pour tous, qui viendrait s’ajouter aux primes supralégales et conventionnelles déjà acquises, avec la possibilité d’un congé de reclassement allant de 18 mois à 36 mois pour les plus anciens. Après le compte-rendu de cette réunion, un vote à main levée a été organisé par le délégué syndical CGT.

Très majoritairement, les grévistes ont validé la signature du PSE par les syndicats, acceptant la contrepartie de remettre l’usine en état de production pour la visite prévue d’un repreneur en début de semaine suivante. Le montant des concessions financières va de 80 000 euros pour les plus jeunes embauchés à 145 000 euros pour les ouvriers les plus anciens.

Personne dans l’usine ne croit à la possibilité d’un repreneur, d’autant qu’il s’agirait d’un concurrent, et on voit mal le groupe Sandvik en accepter un sur le site même qu’il veut fermer. Tout le monde voit que les patrons de Sandvik vont supprimer 161 emplois sur l’autel des profits, mais les grévistes sont fiers d’avoir relevé la tête collectivement et d’avoir ainsi obtenu quelques garanties financières supplémentaires pour permettre à tous d’envisager l’avenir un peu moins difficilement.

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