Alstom-Siemens Belfort : suppressions d’emplois programmées30/01/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/01/P12_Lors_dun_rassemblement_contre_la_fermeture_dAstom_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C36%2C385%2C252_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alstom-Siemens Belfort : suppressions d’emplois programmées

Le projet de fusion d’Alstom avec Siemens Transport, voulu par les actionnaires, est soutenu par le gouvernement. Mais la Commission européenne, qui doit rendre un avis le 18 février, envisagerait de retoquer cette opération, estimant qu’elle aboutirait à une situation de quasi-monopole qui fausserait les règles de la concurrence.

Illustration - suppressions d’emplois programmées

Cette annonce de fusion a également déclenché une levée de boucliers contre le passage d’un « fleuron industriel français » sous contrôle allemand. Les syndicats français et belges d’Alstom ont réaffirmé leur opposition à cette fusion, trop défavorable à Alstom selon eux. Ils dénoncent aussi une opération qui pourrait rapporter tout de suite 1,8 milliard d’euros de dividendes aux actionnaires d’Alstom, à Bouygues principalement, après les 2,3 milliards encaissés lors de la vente de la partie Énergie à General Electric.

Les travailleurs d’Alstom, eux, sont inquiets, et ils ont de quoi. Que peuvent bien valoir, en cas de fusion, les garanties sur le maintien des emplois pour quatre ans en France et en Allemagne ? La direction française d’Alstom ne cesse de supprimer des emplois. 800 ont été supprimés entre mars 2014 et mars 2018 à la production dans les usines en France. En septembre 2016, elle avait annoncé directement aux travailleurs de Belfort la fermeture de leur usine, provoquant leur mobilisation massive et une émotion dans la population. Hollande avait été contraint de réagir et l’État avait alors financé de nouvelles commandes.

Malgré un carnet de commandes archi rempli grâce à de profitables marchés publics, tels que TGV, nouvelles rames pour le métro francilien ou TER nouvelle génération, l’hémorragie d’emplois continue avec les externalisations. Des mois de chômage partiel sont maintenant programmés à l’usine de La Rochelle, avec pertes de salaire. Les prétendus sureffectifs dans les services en doublon chez Alstom et Siemens représenteraient entre 4 000 et 6 000 emplois. Lors du rachat de la branche Énergie par General Electric (GE), des garanties avaient été données aux travailleurs. Deux ans plus tard, GE supprimait 6 500 postes en Europe. En 2018, 350 postes sur 800 ont disparu chez GE Hydro (ex-Alstom) à Grenoble et un plan de 12 000 autres suppressions d’emplois a été annoncé. Maintenant, à Belfort, GE a l’intention de se débarrasser de plusieurs centaines de salariés, à commencer par plusieurs secteurs ex-Alstom, où un plan de licenciements déguisé en ruptures conventionnelles collectives est mis en œuvre.

Cette opération financière de fusion-acquisition ne se réalisera peut-être pas, mais les gros constructeurs ferroviaires qui ont des usines en Europe, Alstom, Siemens et Bombardier, savent nouer entre eux des alliances circonstancielles, en toute opacité. Ils savent s’entendre secrètement pour se partager des marchés publics, et augmenter leurs profits en aggravant l’exploitation des salariés, et en n’investissant qu’au minimum.

Le contrôle des travailleurs sur les comptes de ces géants s’impose.

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