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- Lutte ouvrière n°2634
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Dans les entreprises
SAM – Neuves-Maisons : grève pour le salaire
Les travailleurs de l’usine sidérurgique SAM (Société des aciers d’armature pour le béton), qui produit des couronnes de fil à Neuves-Maisons près de Nancy, viennent de faire plus d’une semaine de grève, paralysant totalement la fabrication.
Ils s’étaient mis en grève dimanche 13 janvier à la prise de poste de l’équipe de nuit, puis toutes les équipes ont poursuivi le mouvement. C’est l’annonce que la prime annuelle d’intéressement serait très basse qui est à l’origine de cette grève. Cette prime, qui représente une source de revenu non négligeable mais aléatoire, résulte d’un mode de calcul compliqué et pour le moins opaque ; ainsi cette année son montant sera diminué sous prétexte que des investissements ont été faits sur le train à fil.
Cela a soulevé la colère, d’autant que les travailleurs n’ont pas vu d’augmentations individuelles en ce début d’année, ni l’ombre de la prime que Macron a demandé aux patrons de verser à leurs salariés, suite au mouvement des gilets jaunes. Cela alors que les actionnaires du groupe italien Riva, propriétaire de l’usine, se sont partagé 40 millions d’euros de dividendes en 2018 ! Les travailleurs se sont mis en grève à l’appel de la CGT, puis les deux autres syndicats ont rejoint le mouvement, FO mardi et la CGC mercredi.
Deux piquets de grève ont établi un barrage filtrant à l’entrée principale de l’usine puis à l’entrée des camions, qui ont été bloqués à partir de jeudi 17. Progressivement la tension est montée. Vendredi 18, un directeur venu de Paris a dû rester à l’usine plus de temps que prévu parce qu’il n’avait rien à négocier. Il est reparti le lendemain à pied et a pu prendre un taxi…
Finalement, les grévistes ont décidé ensemble lundi 21 de reprendre le travail le lendemain matin à 4 heures après que la direction a cédé sur le paiement de cinq jours de grève, preuve que les patrons avaient hâte que la production reprenne ! Quant aux revendications salariales, il n’y a que la promesse qu’elles seront discutées lors des NAO qui doivent se tenir à la fin du mois. Ce qui est sûr, c’est que ces négociations annuelles obligatoires se feront cette année sous la menace des travailleurs qui ont montré qu’ils peuvent à tout moment arrêter la machine à produire des profits.