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Leur société
Lycées : une réforme pour supprimer des postes
La carte des spécialités de la future réforme du lycée a été dévoilée dans de nombreuses académies. Comme on pouvait s’y attendre la montagne a accouché d’une souris.
Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, prétendait ainsi offrir plus de choix aux lycéens de Seconde, en leur proposant douze spécialités, allant de « Humanités, littérature et philosophie » à « Numérique et sciences informatiques ».
Chaque lycéen, d’après lui, pouvait construire son cursus, en choisissant trois spécialités en Première et deux en Terminale. Mais finalement, la majorité des lycées ne proposeront que huit spécialités qui recouvreront bien souvent les options que proposaient déjà ces lycées. Et même dans certains secteurs, des spécialités rares disparaîtront, comme les « Arts ». C’est le cas à Ribérac en Dordogne où le lycée Arnaud-Daniel proposait une option facultative de cinéma, avec le soutien de Bertrand Tavernier. Cette spécialité va disparaître, après six années d’un travail fructueux. S’ils veulent se lancer dans cette voie, les lycéens devront aller à Angoulême à 55 kilomètres.
Comme toujours, quand le gouvernement utilise le mot réforme, le but est bien de supprimer des moyens dans l’éducation pour faire des économies. Ainsi, mettre fin aux filières va permettre d’optimiser l’utilisation des enseignants. Finies les filières « Littérature » qui ne comptaient dans certains lycées qu’une vingtaine d’élèves. Avec les spécialités, les rectorats vont pouvoir remplir les classes à trente, voire trente-cinq élèves ou plus.
Si trop peu d’élèves demandent une spécialité, elle sera fermée, et les jeunes pourront, s’ils le veulent, aller la suivre dans le lycée le moins éloigné. C’est pourquoi la première année, le gouvernement table sur la suppression de 2 600 postes d’enseignants et compte en supprimer bien plus l’an prochain, puisqu’au lieu de trois spécialités, l’élève n’en aura plus que deux. C’est bien à terme un plan massif de suppressions de postes que le gouvernement prépare.
L’intérêt des élèves est bien le cadet de ses soucis. Les élèves du centre des grandes villes trouveront près de chez eux toute l’offre de spécialités qu’ils désirent. Quant à ceux des banlieues ou des territoires ruraux isolés, ils devront se débrouiller avec ce que leur proposera leur lycée. À bien y regarder, c’est déjà de plus en plus le cas !