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Leur société
Des chiffres toujours en hausse
Le dixième anniversaire de Pôle emploi, créé en 2009 à partir de la fusion de l’ANPE et de l’Assedic, souligne combien le chômage a explosé en France. En dix ans, le nombre de travailleurs officiellement inscrits et comptabilisés par cet organisme est passé de 3,7 millions à 6,2 millions.
Ces chiffres correspondent à l’ensemble des catégories de Pôle emploi. Mais combien de travailleurs sortent des statistiques parce qu’ils baissent les bras devant la difficulté de retrouver un emploi ? Combien sont radiés ? En 2018, chaque mois, plus de 200 000 travailleurs ont renoncé à leur inscription à Pôle emploi et près de 50 000 ont été radiés. Les chiffres officiels du chômage, déjà impressionnants, sont en réalité des sous-estimations.
Beaucoup de politiciens bourgeois, de Marine Le Pen jusqu’à Mélenchon, attribuent le chômage à la concurrence des autres pays, au marché européen et aux délocalisations dans les pays où les salaires sont plus bas. Mais les capitalistes ont toujours mis en concurrence les travailleurs pour faire baisser les salaires, ils ont toujours placé leur capital là où il était censé rapporter le plus, même si c’était à l’autre bout du monde.
La raison première de cette explosion du chômage est ailleurs. L’économie capitaliste, en France et dans le monde, est plongée dans un marasme grandissant. Les chiffres officiels parlent de croissance, mais il s’agit surtout de celle de la finance et de la spéculation. C’est là que se dirigent les capitaux. Une économie de casino domine les échanges financiers et commerciaux mondiaux. Des dizaines de milliers de traders à travers le monde parient jour et nuit sur les actions de telle entreprise, sur tel produit financier ou telle monnaie pour qu’une infime minorité de capitalistes, dont ces traders gèrent la richesse, accroisse ses profits malgré la crise de leur propre économie.
Le chômage est un fléau pour les travailleurs. Mais il est aussi l’expression du pourrissement d’une société capitaliste, qui, aujourd’hui, n’est plus capable de développer vraiment l’économie. Pour que l’argent issu du travail de millions d’exploités serve à produire des biens utiles et à améliorer leur vie, il faut l’arracher des mains des capitalistes, c’est-à-dire les exproprier.