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Leur société
Autoroutes : profits inVincibles
Jeudi 4 janvier, la ministre des Transports, Élisabeth Borne, a rencontré les sociétés d’autoroutes pour évaluer les pertes qu’elles ont subies avec le mouvement des gilets jaunes et pour discuter de la hausse des prix de péages pour l’année 2019.
Celles-ci ont bien sûr pleuré sur les quelques millions d’euros perdus, même pas une paille face aux milliards de bénéfices indécents qu’elles accumulent chaque année en rackettant les usagers. Ainsi, Vinci autoroute a distribué quatre milliards de dividendes en 2016. Elles ont trouvé l’oreille compatissante de la ministre. En même temps, celle-ci a déclaré après la réunion qu’aucune décision n’avait été prise concernant la hausse des prix de péages et qu’elle avait même demandé à ces grands trusts de faire un geste commercial en modérant l’augmentation.
Dans cette période où la colère des classes populaires contre la baisse du pouvoir d’achat s’exprime, accorder toujours plus de cadeaux au grand capital sans mettre de l’huile sur le feu devient de plus en plus compliqué pour le gouvernement, plus particulièrement dans le domaine très sensible des péages d’autoroutes.
Or, à cause d’accords pris par l’ancien président Hollande et son ministre de l’Économie d’alors, Macron, l’augmentation sera cette année plus forte qu’en 2018 : 1,9 % au lieu de 1,5 %. C’est pourquoi le gouvernement retarde le plus possible l’annonce officielle de la hausse dans l’espoir que d’ici là, le mouvement des gilets jaunes sera fini. Et il fait mine de faire pression sur les sociétés d’autoroutes. En 2015, le gouvernement de Hollande, dans le même but, avait annoncé les avoir contraintes à geler leurs tarifs alors que dans le même temps il signait des accords secrets leur permettant des augmentations massives les années suivantes.
Les sociétés d’autoroutes déclarent d’ailleurs aujourd’hui qu’elles seraient prêtes à renoncer à une partie de la hausse, si elles obtenaient un allongement de la durée de gestion des autoroutes. On peut compter sur ce gouvernement pour faire ce cadeau, sans parler des généreux dédommagements pour les dégradations des péages. C’est toute l’année que l’État est un père Noël pour la grande bourgeoisie.