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- Lutte ouvrière n°2630
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SNCF : à Lyon, la direction recule
Deux lignes de tram-train desservent l’ouest de Lyon, où les 36 conducteurs ont un statut à part, avec des salaires inférieurs à ceux du TER ou des trains grandes lignes.
Sans les primes, le salaire de base à l’embauche est ainsi en dessous du smic. Par ailleurs, ces lignes ont été récemment rénovées, avec du matériel tout neuf. Elles pourraient être filialisées ou revendues dans un futur proche.
Toutes ces raisons ont poussé les conducteurs à se mobiliser : contre les bas salaires, en revendiquant la hausse d’une prime, et contre toute tentative de les vendre. La grève, préparée par des réunions de discussion animées par la petite équipe militante qui s’était formée lors du mouvement du printemps dernier, a duré quinze jours. Quasiment tous les jours, un piquet de grève au technicentre de L’Arbresle, où sont réparés les trains, a permis de discuter des problèmes. La grève, démocratique, a été conduite par les grévistes eux-mêmes, syndiqués ou non-syndiqués.
Jeudi 20 décembre, alors que la direction ne donnait aucun signe de vie depuis treize jours, une quinzaine de grévistes se sont invités dans la tour In City à la Part-Dieu, où elle siège. Ils y ont retrouvé d’autres conducteurs de TER, des délégués en réunion avec la direction pour dénoncer la dégradation de leurs propres conditions de travail. Tous ont pu observer le mépris de classe du « grand » directeur régional SNCF de la conduite, prétendant qu’ils n’avaient aucune raison de protester et niant le fait que les conditions de travail au tram-train sont très difficiles.
Mais la haine de classe ne fait pas rouler les trains, et la grève gênait beaucoup la direction. Alors qu’elle prétendait jusque-là qu’il n’était pas possible d’augmenter les primes, elle a fini par concéder une hausse. Même si tout n’est pas finalisé, cela pourrait représenter 30 euros par mois.
Après quinze jours de lutte, ce recul montre que la mobilisation paie. Et la grève, menée par les grévistes eux-mêmes, avec de nombreuses discussions, a soudé les conducteurs. Un acquis essentiel pour l’avenir.