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Leur société
Samu : augmenter les effectifs !
Il a fallu que les assistants de régulation médicale du Samu de Seine-Saint-Denis appellent à la grève le 24 décembre pour que l’Agence régionale de santé (ARS) et l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP) cèdent en grande partie à leurs revendications de création de postes supplémentaires.
En Seine-Saint-Denis, ces régulateurs reçoivent 700 000 appels par an. Ils doivent répondre en moins d’une minute et orienter les appels vers les médecins et les services de secours. C’était une mission impossible pour un effectif théorique de 40 personnes. Selon un médecin urgentiste, également délégué CGT du service, vendredi 21 décembre seuls 8 % des appels avaient été décrochés dans la minute, au lieu des 90 % indispensables à une bonne prise en charge. Une situation catastrophique qui, selon ses propres mots, « aboutit forcément à des morts indues ».
Dès le 23 décembre, devant la menace de conflit, l’ARS a décidé d’une enveloppe exceptionnelle de 300 000 euros pour chacune des huit antennes du Samu d’Île-de-France. C’est sur cette enveloppe que sera prise la création d’un peu plus de six postes en Seine-Saint-Denis et l’AP-HP a décidé d’un renfort de quatre postes de remplaçants « pour la période hivernale ». L’appel à la grève a été annulé mais d’autres Samu en Île-de-France (Val-de-Marne, Hauts-de-Seine), et aussi en province comme dans la Meuse, sont prêts à prendre le relais, car ils sont tous débordés.
Le gouvernement a cédé mais ce recul se fait au coup par coup et un renfort exceptionnel pour l’hiver ne remplace pas l’accroissement indispensable de l’effectif permanent. L’urgentiste Patrick Pelloux dénonce « la désorganisation totale des systèmes de soins d’urgence » et un Samu « devenu la porte d’entrée de l’accès aux soins ».
C’est en effet tout le système de santé qui se dégrade. Depuis le manque de médecins de ville jusqu’à la suppression des services de santé de proximité en passant par les coupes drastiques dans les effectifs des hôpitaux, la volonté de rentabiliser la santé finit par dégrader non seulement l’accès aux soins ordinaires mais aussi la réponse aux situations d’urgence.