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- Lutte ouvrière n°2630
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Dans les entreprises
Bayer CropScience – Rhône : grève contre le licenciement d’un militant
Depuis lundi 10 décembre au soir, une centaine de salariés de production, sur 150, sont en débrayages quotidiens à l’entreprise Bayer CropScience de Villefranche-sur-Limas, dans le Rhône.
Le mécontentement est parti des résultats des négociations avec la direction fin novembre. Celle-ci refusait par exemple de retirer son règlement intérieur discriminant, qui prévoyait en particulier des tests salivaires pour détecter le cannabis, de plus uniquement pour ceux travaillant en production.
Quant aux salaires, la direction n’accordait que 2,1 % d’augmentation, alors que la CGT revendiquait 100 euros d’augmentation générale. Ce groupe international a pourtant versé 2,7 milliards d’euros de dividendes aux actionnaires et a déboursé 54 milliards d’euros pour racheter Monsanto. Les salariés sont inquiets aussi, car Bayer prévoit de supprimer 12 000 emplois directs dans le monde, et nul ne sait si le site de Villefranche ne sera pas touché.
Ce qui a déclenché la grève le 10 décembre a été, à la fin des négociations, la remise à un délégué syndical CGT d’une mise à pied conservatoire avec entretien préalable le 20 décembre, en vue de son licenciement.
La direction affirme que cela n’a rien à voir avec son activité syndicale, que ce sont des actes personnels qui lui sont reprochés, tels que menaces, intimidations, harcèlement. Ces accusations sont proférées comme par hasard à l’encontre d’un militant d’une usine connue pour sa combativité. Ses camarades de travail sont indignés.
Depuis, la production ne sort pratiquement pas. La grève est reconduite chaque jour et des grévistes se relaient jour et nuit devant l’usine. Jeudi 20, pour accompagner ce militant, ils étaient une cinquantaine à venir manifester sous les fenêtres du siège de Bayer à Lyon, rejoints par des militants des entreprises de la chimie et d’unions locales. C’est sous les acclamations et avec une haie d’honneur que la délégation est entrée dans l’immeuble.
Le lendemain, lors du comité d’établissement extraordinaire, la direction a maintenu sa position. Lors du vote, les salariés ont été outrés de voir que la CFTC ainsi que la CGC votaient le licenciement du délégué CGT.
En attendant l’avis de l’inspecteur du travail, les débrayages continuent.