La circulaire du ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, et de la secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, aux recteurs d’académie le 13 septembre a déchaîné les commentaires réactionnaires sur les réseaux sociaux. Cette circulaire ne visait qu’à rappeler la loi de 2001 qui rend obligatoire trois cours d’éducation sexuelle par an, de l’école primaire au lycée. Si personne n’en a entendu parler, c’est que, comme le souligne le haut conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes, ces dispositions sont trop peu appliquées.

Ce rapport a pourtant suffi pour que les milieux les plus obscurantistes répandent des rumeurs totalement délirantes sur la loi. Ainsi, de l’éducation sexuelle dès 4 ans à l’apprentissage de la masturbation à la maternelle, en passant par la légalisation de la pédophilie, les élucubrations à propos de la loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes ont circulé sur la toile depuis fin août.

Il n’en faut vraiment pas beaucoup aux milieux réactionnaires religieux pour qu’ils voient là une œuvre satanique et s’agitent. Car, pondre des programmes, des circulaires, des déclarations, le gouvernement sait le faire, mais donner aux enseignants les moyens de les appliquer, c’est une autre affaire. Et il n’a visiblement pas envie de faire appliquer ses propres lois.