À Nantes, pas de frontières dans la tête des cheminots29/08/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/08/2613.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

À Nantes, pas de frontières dans la tête des cheminots

En gare de Nantes, pendant plusieurs jours, la direction a effectué des coupures de courant en journée au niveau des prises électriques situées à côté de l’accueil et mises à disposition des usagers pour les ordinateurs ou les portables.

Ce lieu sert de point de ralliement à certains migrants de Nantes qui squattent nombreux au centre-ville et viennent chercher là un peu de « confort » en rechargeant leur téléphone.

Mais pour la direction de la SNCF, cette présence ne colle pas avec l’image de gare modèle qu’elle veut donner surtout pendant les travaux.

Dans le même temps, la présence humaine a été réduite dans la gare avec la fermeture du buffet de la gare Nord l’an dernier et le déménagement des guichets dans des préfabriqués pendant les travaux.

Depuis, des agents SNCF de la gare et de l’accueil ont fait remonter le fait que les insultes et incivilités ne font qu’augmenter, sans être le fait des migrants. Certains disent ne pas être rassurés quand ils travaillent, notamment la nuit.

Devant cette situation, la direction a clairement dit que ces coupures électriques visaient à ne pas inciter les migrants à venir en gare. Sous-entendu, ce sont eux les fauteurs de trouble !

Cette discrimination vis-à-vis des migrants a choqué. Finalement, mercredi 22 août, des cheminots ont décidé de mettre par écrit dans un courrier le fait qu’ils condamnent l’attitude de la direction à l’encontre des migrants. En une journée, plusieurs dizaines de signatures ont rapidement été ajoutées sur ce courrier.

Et jeudi 23 août, lors d’une réunion hebdomadaire, les cheminots ont interpellé la direction pour qu’elle cesse les coupures d’électricité et qu’elle règle les problèmes d’insécurité en gare à l’aide d’une présence supplémentaire de personnel. Là, la direction a finalement fait marche arrière, affirmant même qu’elle n’avait rien contre la présence des migrants en gare.

Le lendemain, la direction a fait savoir qu’elle cessait les coupures et qu’elle affectait un agent de sécurité au niveau de l’accueil en soirée. Ce recul est pris comme une victoire morale et montre que le courant de la solidarité, lui, est bien passé entre les cheminots et les migrants, qui ne font que fuir la misère et la guerre, et que cela a payé !

Partager