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- Lutte ouvrière n°2612
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Hôpital de la Pitié Salpêtrière – Paris : un mois d’août catastrophique
À la Pitié-Salpêtrière, le plus grand hôpital parisien, l’été est une période toujours redoutée. Pour pallier le manque de personnel du fait des vacances, la seule solution avancée par la direction, et que plus personne n’imagine de remettre en cause, consiste à fermer des lits d’hôpital de jour et des lits d’hospitalisation dite de semaine, qui fonctionnent pour des séjours courts du lundi matin au vendredi après-midi.
Ces fermetures représentent souvent le quart du nombre total de lits du service. Seulement, les patients ne sont pas moins malades l’été, et si quelques opérations ou traitements programmés peuvent effectivement attendre trois semaines, cela n’est pas le cas pour les autres, d’autant plus que la Pitié-Salpêtrière est un centre de référence pour un grand nombre de maladies chroniques, dont les patients ne disparaissent pas pendant l’été.
Alors, comme tous les ans, des lits doivent être rouverts au pied levé, quand des traitements doivent être faits en urgence ou, comme cela a été le cas récemment, quand les Urgences de l’hôpital débordent de patients à hospitaliser à tout prix et qu’il n’y a plus de lits nulle part !
Le problème est alors de trouver des infirmières et des aides-soignantes pour s’occuper de ces lits réouverts. Comme les effectifs sont déjà en dessous du minimum, les cadres n’hésitent pas à faire appel aux recettes habituelles : heures supplémentaires, payées ou récupérées, repos déplacés, week-ends à faire en plus, tout cela en dépouillant un peu plus les effectifs des autres salles.
Avec la canicule, le mois de juillet a été extrêmement éprouvant. Les juillettistes revenus de vacances sont à bout dès les premiers jours de reprise. De nouveaux collègues arrivent et sont jetés directement dans le bain sans pouvoir être encadrés. Certains démissionnent au bout de quelques jours de travail.
À la rentrée, l’activité reprendra à plein régime, mais des collègues devront prendre les vacances qui ne leur ont pas été données en été. Donc le sous-effectif restera proportionnellement le même.
Dans ces conditions, les déclarations de la ministre de la Santé lors de la canicule ou sur les futures annonces du nouveau plan Santé ne rassurent pas. La petite lettre de Martin Hirsch, directeur des hôpitaux de Paris, sur la « Nouvelle AP-HP » inquiète et laisse à penser que rien ne va s’améliorer.
De quoi transformer la rancœur en colère contre ce gâchis et ces conditions scandaleuses imposées aux patients et au personnel.