Guerre au plastique : paix aux pollueurs15/08/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/08/2611.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Guerre au plastique : paix aux pollueurs

Le gouvernement entend mettre en place à partir de 2019 un système de bonus-malus pour généraliser le recyclage du plastique. Prompt à culpabiliser les consommateurs et à les faire payer, le gouvernement ne veut rien imposer aux capitalistes.

L’industrie mondiale écoule sur le marché 348 millions de tonnes de plastique, dont une part s’accumule dans l’environnement et met des dizaines, voire des centaines d’années à disparaître. Les mesures mises en place par les États, tri sélectif et interdiction des plastiques à usage unique, sont bien dérisoires face à ce phénomène en expansion.

Les industriels décident des plastiques utilisés en fonction de leurs contraintes techniques, mais surtout de leurs intérêts. Le suremballage rend leurs produits plus visibles en rayon. Et des matières non recyclables comme les polypropylènes sont largement utilisés, notamment dans les couverts en plastique ou les pots de margarine. En dehors des bouteilles et des flacons, moins de 3 % des emballages en plastique triés sont au final recyclés. À l’autre bout de la chaîne, dans bien des secteurs comme la construction, la collecte des déchets est jugée trop chère et donc négligée.

Se refusant à imposer des normes aux industriels, la secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire se contente de mesures incitatives, sous forme de bonus-malus allant jusqu’à 10 % du prix du produit, selon que le plastique est issu du recyclage ou non. Au final, c’est le consommateur qui paiera.

La pollution au plastique reculera-t-elle ? La seule certitude est que le gouvernement ne veut surtout pas faire reculer les profits des industriels qui en sont responsables.

Partager