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Leur société
Migrants : le cynisme des politiciens
Certains journalistes se demandent si la question des migrants sera au centre des prochaines élections européennes. En tout cas, elle est d’ores et déjà instrumentalisée par l’ensemble des forces politiques.
Collomb, le ministre de l’Intérieur de LREM, qui peaufine son image d’homme à poigne, se félicite qu’aux yeux du Conseil constitutionnel le franchissement irrégulier d’une frontière reste un délit. Cela n’empêche pas le Rassemblement national (ex-FN) et Les Républicains de réclamer plus de fermeté contre les migrants, telle Marine Le Pen qui parle de « l’immigration massive » en France.
La réalité est pourtant tout autre : la France n’a accueilli que peu de migrants ces dernières années, bien moins que l’Allemagne ou l’Italie, sans parler de la Turquie, qui accueille 3 millions de réfugiés. D’après la Cimade, le nombre de « non-admissions sur le territoire français » (de refoulements donc) a dépassé les 85 000 en 2017, 34 % de plus par rapport à 2016.
À gauche c’est le bal des hypocrites. Les dirigeants du PS, d’EELV, de Génération.s proclament tous, sans honte, que la fraternité est désormais une valeur constitutionnelle. Ils ont pourtant tous été membres d’au moins un des gouvernements de Hollande qui a poursuivi la chasse aux sans-papiers et l’expulsion de dizaines de milliers d’entre eux. L’équilibriste Mélenchon tente, lui, de marier accueil des migrants et défense des frontières, histoire de faire des clins d’œil électoraux à 360°.
Tous ces politiciens ont un point commun : le sort des femmes et des hommes qui meurent en pleine mer ou sont arrêtés ou torturés lors de leur périple est le dernier de leur souci. Ils ne parlent de ce sujet que pour tenter de se distinguer des concurrents, de se forger une image qui plaira aux électeurs... et surtout pour ne pas avoir à aborder le scandale qu’est l’enrichissement sans limite des groupes capitalistes.