- Accueil
- Lutte ouvrière n°2609
- Indemnisations : nouvelles attaques en préparation
Leur société
Indemnisations : nouvelles attaques en préparation
Dès la rentrée, le gouvernement veut faire discuter entre syndicats et patronat de nouvelles règles d’indemnisation des chômeurs, applicables en 2019.
Au menu de cette négociation, il y aurait une modification de l’indemnisation des chômeurs de longue durée. Le déclenchement de l’allocation de solidarité spécifique (ASS, allocation de 500 euros par mois, financée par l’État) serait retardé voire supprimé, les chômeurs restant indemnisés par l’assurance-chômage au-delà de 24 mois. Avec ce dispositif, le gouvernement économiserait 2,5 milliards, car il ferait supporter son financement par les caisses de l’assurance-chômage, c’est-à-dire par les salariés eux-mêmes. Comme il n’est pas question d’augmenter les cotisations patronales, bien au contraire, cette nouvelle indemnisation ne pourra être financée qu’en économisant sur le système actuel. Par exemple en diminuant les indemnités ou leur durée. Il est notamment question de réintroduire une dégressivité de ces indemnités, qui pourraient ainsi baisser tous les trois ou six mois, jusqu’à un plancher très bas. Il s’agit là des projets gouvernementaux distillés par les ministres.
Depuis son arrivée à l’Élysée, Macron a voulu montrer qu’il se moquait de l’avis des syndicats et préférait passer en force. Son objectif était de démoraliser la classe ouvrière pour pouvoir enchaîner les attaques et montrer qu’il réussissait là où ses prédécesseurs avaient dû reculer. Mais le mouvement des cheminots est passé par là, et Macron juge préférable de réassocier les syndicats à son offensive antiouvrière.
Les syndicats se précipitent car ils sont, de nouveau, sollicités pour négocier. Si la méthode change, les objectifs, eux, sont les mêmes. Le monde du travail n’a donc rien de bon à attendre de ces discussions et n’a aucune raison de se sentir engagé par le résultat des marchandages qui en sortiront.