Un monde barbare : 40 millions d’esclaves25/07/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/07/2608.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Un monde barbare : 40 millions d’esclaves

Dans un rapport publié le 19 juillet, l’ONG australienne Walk Free Foundation dénonce tout à la fois l’ampleur du travail et du mariage forcés dans les pays pauvres et la responsabilité des pays riches, ce qu’elle dénonce comme une forme d’esclavage.

Selon elle, il y aurait 24,9 millions de travailleurs forcés et 15,4 millions de femmes mariées de force. Sur une période de cinq ans, plus de 89 millions de personnes ont subi l’une ou l’autre situation, que ce soit pour quelques semaines ou durant plusieurs années. Des pêcheurs retenus contre leur gré sur des navires au prétexte qu’ils ont des dettes, jusqu’aux domestiques contraints dont on a confisqué les papiers, la liste est longue et elle passe par de nombreuses travailleuses et travailleurs de l’industrie et de l’agriculture.

Le fait que les pays comme l’Érythrée, la Libye, la Corée du Nord, le Soudan soient les plus frappés par cette barbarie conduit les États riches, leurs entreprises et leurs classes dirigeantes à s’en laver les mains ou à pointer du doigt les États du tiers-monde qui ne combattraient pas ce fléau avec assez de détermination.

Mais le rapport souligne que de nombreux secteurs de la production mondiale et du commerce international – téléphones portables, ordinateurs, vêtement, poisson, cacao et canne à sucre notamment – prospèrent et dégagent d’énormes profits grâce au travail forcé, le tout représentant une valeur globale estimée à plus de 300 milliards de dollars. Autant dire que, fondé sur l’esclavage salarial, sur l’exploitation de milliards de travailleurs, le capitalisme suce aussi le sang des esclaves. Ce n’est pas une survivance d’un passé révolu, c’est le monde tel que le font les capitalistes.

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