PSA – Poissy : débrayages d’avertissement25/07/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/07/P12_PSA-Poissy-25oct16_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C35%2C375%2C246_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA – Poissy : débrayages d’avertissement

Dans l’usine PSA de Poissy, dans les Yvelines, où 4 000 travailleurs fabriquent la DS3 et la Peugeot 208, des dizaines de travailleurs ont débrayé ces dernières semaines dans chacune des trois équipes en signe d’avertissement et pour exprimer leur ras-le-bol.

Illustration - débrayages d’avertissement

Il y a deux mois, la direction a compacté le secteur du Montage tout en réduisant la cadence à 40 véhicules par heure.

La direction en a profité au passage pour réduire considérablement le nombre de postes de travail, surchargeant d’opérations chacun des ouvriers de chaîne, et rendant impossible de tenir les objectifs de production.

La direction, selon les équipes, multiplie les heures supplémentaires sous forme de samedis matin, de dimanches de nuit, de demi-heures supplémentaires le soir et osant même faire travailler 10 minutes pendant les pauses de 20 minutes pour tenter d’obtenir la production.

Cette situation a suscité un mécontentement et un ras-le-bol grandissant parmi les ouvriers du Montage. Le 10 juillet, une trentaine d’ouvriers d’équipe de nuit ont refusé de prendre le travail et ont débrayé pendant 45 minutes.

Le 22 juillet, après des rassemblements organisés par les militants CGT sur les temps de pause, près de 60 ouvriers d’une des deux équipes de 2x8 ont débrayé pendant une heure.

De la même façon, après s’être réunis pour discuter pendant les pauses, ce lundi 23 juillet, ce sont 50 ouvriers qui ont arrêté le travail en signe d’avertissement toujours à l’appel de la CGT.

Les revendications sont les mêmes : création de postes supplémentaires, arrêt des heures supplémentaires obligatoires, arrêt des mutations forcées.

Car dans sa réorganisation de la production, la direction exerce une pression sur les caristes, les ouvriers professionnels et les travailleurs handicapés pour les obliger à accepter une mutation dans un autre bâtiment, sur un autre métier ou carrément chez un sous-traitant.

Ce même 23 juillet, une douzaine de caristes ont débrayé pendant trois heures contre ces mutations forcées.

Le lendemain, 24 juillet, ce sont plus d’une quinzaine de travailleurs, essentiellement des ouvriers professionnels, qui ont débrayé pendant deux heures pour accompagner un travailleur handicapé âgé de 55 ans ayant trente ans d’ancienneté qui était convoqué pour un entretien préalable à son licenciement. Les ouvriers solidaires ont revendiqué l’arrêt de la procédure et la création d’un poste adapté pour lui.

Avec sa politique constante de réduction de postes, d’attaques contre tous les travailleurs, y compris les plus fragiles, la direction a donné la force à des dizaines de travailleurs de se mobiliser et pour un grand nombre d’entre eux, pour la première fois de leur vie.

À dix jours de la fermeture annuelle pour cause de congés, ces débrayages ont été un succès et ont atteint leur objectif : faire la démonstration qu’on pouvait se regrouper et se mobiliser pour donner à la direction un avertissement et pour signifier que les choses devaient changer.

Une très bonne façon de préparer la rentrée…

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