CAP 2022 : expertise sur mesure pour le patronat18/07/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/07/2607.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

CAP 2022 : expertise sur mesure pour le patronat

Un rapport du Comité action publique 2022 (CAP 2022) vient de rendre des conclusions sur la réforme de l’État, publiées en partie par Le Figaro. Elles devraient inspirer les différents ministres.

L’objectif est d’économiser une trentaine de milliards d’euros et de réaliser la suppression de 120 000 emplois, en sabrant dans les dépenses de la Fonction publique et en transférant une partie de ses services à des agences sans doute intéressantes pour le privé. Ainsi « le recouvrement de l’impôt et le contrôle, le conseil aux entreprises, les études économiques, les missions des douanes » pourraient être réalisés par des agences et non par l’administration centrale.

Selon ces experts, l’État devrait achever la décentralisation en complétant le transfert de compétences aux collectivités locales (énergie, logement, ferroviaire…) pour gagner un milliard d’euros. Il devrait « assouplir » le statut des fonctionnaires : cela permettrait, précisent les auteurs du rapport en toute hypocrisie, « d’offrir la possibilité d’évolutions entre les trois Fonctions publiques ». Il devrait désengorger l’hôpital et faire plus de cinq milliards d’économies grâce à une meilleure coordination et à l’innovation, pas en embauchant, évidemment ! Enfin, en responsabilisant les chômeurs et en recentrant la mission de Pôle emploi sur le contrôle et l’indemnisation, il devrait réussir à faire baisser la durée du chômage.

Le reste du rapport, non publié, devrait être de la même eau. Le gouvernement ne le présente que comme des pistes, proposées tout de même par des experts. Mais, comme par hasard, ces experts se trouvent être d’anciens hauts fonctionnaires ou des dirigeants de sociétés, dont le président du conseil d’administration de Safran et une ancienne économiste du FMI, le tout commandité par le gouvernement lui-même, pour faire approuver sa politique propatronale.

La ficelle n’est-elle pas un peu grosse ?

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